Les cours du pétrole brut ont fini en repli vendredi après l'annonce d'un ralentissement dans le secteur des services aux Etats-Unis et l'affaiblissement de l'ouragan Earl. Sur le New York Mercantile Exchange, le brut pour livraison octobre a fini en repli de 42 cents, ou 0,56% à 74,60 dollars le baril, après être tombé en séance à 73,20 dollars. Sur l'ICE, le Brent de la mer du Nord a perdu 26 cents ou 0,34% à 76,67 dollars le baril. Il a évolué en séance entre 75,33 et 77,46 dollars. Les cours du baril avaient brièvement bondi après la publication du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américains, impatiemment attendu par les investisseurs et qui s'est avéré meilleur que prévu. Ainsi, les Etats-Unis ont supprimé 54'000 emplois nets en août, deux fois moins qu'anticipé. Deux bonnes nouvelles se distinguaient: le secteur privé a créé 67'000 emplois, plus que prévu, et les chiffres du mois précédent ont été révisés à la hausse. Le rapport de l'emploi était "certainement positif, et, couplé avec de bons indices manufacturiers partout dans le monde, il constituait un facteur haussier" pour les prix de l'or noir, observait Tamas Varga, du cabinet londonien PVM Oil Associates. "Est-ce que ce sentiment pourra soutenir longtemps le marché, c'est un autre sujet. De manière générale, le chômage demeure très élevé des deux côtés de l'Atlantique, et le marché du pétrole semble très bien approvisionné", comme en témoignent des stocks à un niveau historique aux Etats-Unis, soulignait l'analyste. De fait, l'engouement du marché s'est avéré de courte durée, et les prix ont fini par repartir à la baisse moins d'une heure et demie après la publication du rapport. Pour Rebecca Seabury, du cabinet spécialisé Inenco, les investisseurs "ont bien réagi aux récents indicateurs économiques de tonalité positive aux Etats-Unis et en Asie", mais restent fortement freinés par le niveau très élevé des réserves pétrolières américaines, alors que les perspectives de demande restent incertaines. "Reflétant les conséquences de la récession de l'économie mondiale, les stocks aux Etats-Unis restent proches de leur niveaux record, ce qui inflige une dynamique baissière sur les prix", expliquait Mme Seabury. "Avant que nous ne voyions quelque indication d'une réduction sensible des réserves américaines, cela continuera de paralyser toutes les réponses (positives) du marché à des indicateurs témoignant d'une reprise de l'économie", ajoutait-elle. Les opérateurs gardaient par ailleurs un oeil sur l'ouragan Earl, qui balayait vendredi les côtes de la Caroline du Nord avec des vents moins puissants que prévu, et longeait la côte en direction du Canada. Même si les vents générés s'avèrent moins puissants que prévu, sa trajectoire pourrait perturber les projets de nombreux Américains avant un long week-end férié, et affecter sensiblement la consommation d'essence.