Les minotiers et autres transformateurs qui misaient sur une baisse des cours du blé tendre, pour effectuer des opérations d'import, vont devoir exclure cette éventualité. Et pour cause, dans la loi de finances complémentaire 2010, une taxe sur le blé importé chaque fois que son prix sera inférieur à celui versé au producteur local a été introduite. Il est donc clair qu'à travers ce nouveau dispositif, le but recherché par les pouvoirs publics est d'imposer des restrictions à l'import pour permettre à la production locale, notamment le blé tendre, de trouver preneur et non pas de se retrouver dans le même cas qu'au printemps dernier où quelques meuniers et transformateurs avaient boudé (rappelons-le) le blé tendre local au profit de celui importé, moins cher à l'époque, invoquant comme prétexte à ce choix délibéré la mauvaise qualité du blé tendre disponible chez l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Depuis, devant les méventes enregistrées et compte tenu de l'importante récolte en blé dur de la moisson 2009, l'OAIC n'a eu d'autre choix, pour remédier à cette situations, que de solliciter les pouvoirs publics pour inciter les meuniers et transformateurs à venir s'approvisionner auprès de l'Office, sous peine de sanction. En effet, les pouvoirs publics avaient sommé les minotiers de s'approvisionner uniquement auprès des CCLS de leur localité, et non plus par la voie de l'importation, sous peine de ne plus bénéficier de prix d'enlèvement soutenus ou bien de voir leur quota de blé réduit en volume. Cela dit, une telle mesure aurait apparemment montré ses limites. C'est ce qui pourrait expliquer la mise en place de cette taxe dans la LFC 2010, une taxe jugée par certains observateurs plus cohérente et d'autant plus considére comme une directive claire. Et de surcroît ne laissant pas le choix aux transformateurs et meuniers de se laisser tenter par une opération d'importation. D'autant plus, faut-il souligner, cette mesure d'instaurer une taxe sur le blé dur importé intervient en temps opportun dans la mesure, selon les prévisions de moisson 2010, les volumes récoltés (ndlr : blé dur) seront excédentaires par rapport aux besoins de consommation du pays. Il est utile de rappeler, enfin, que dans le but d'encourager la production céréalière, les pouvoirs publics continuent de maintenir, comme décidé il y a quelques années de cela, les prix minimum garantis à la production des blés, à raison de 4 500 DA/quintal pour le blé dur, 3 500 DA/q pour le blé tendre et 2 500 DA/q pour l'orge. Z. A.