Les prix du pétrole reculaient mardi à l'ouverture à New York, à la faveur d'un regain d'inquiétude pour la solidité des banques européennes sur les marchés financiers. Les contrats à terme sur le brut affichent une baisse de plus de 1 dollar le baril mardi à Londres, tirés vers le bas par le fléchissement des marchés d'actions et la hausse du dollar. "La résurgence des inquiétudes au sujet des obligations souveraines risquées présentes dans les portefeuilles des banques européennes affaiblit l'euro, renforce le dollar et accroît l'aversion au risque sur le marché aujourd'hui [...] nous pensons que cela va tirer le Brent vers le bas", explique Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB Commodity Research à Oslo. Les volumes sont cependant peu étoffés, en attendant le retour des opérateurs américains après un jour férié aux Etats-Unis lundi. A 13h19, le contrat d'octobre sur le Brent coté sur l'ICE de Londres abandonnait 1,02 dollar, à 75,85 dollars le baril. Le contrat d'octobre sur le brut léger doux pour livraison en octobre du New York Mercantile Exchange reculait de 1,53 dollar par rapport à son niveau de clôture vendredi, à 73,07 dollars le baril. Les marchés d'actions européens sont plombés par les valeurs bancaires, qui perdent du terrain en réaction à un article du Wall Street Journal mettant en doute les tests de résistance des banques européennes. Les inquiétudes au sujet de l'exposition des banques aux dettes souveraines risquées, que cet article a ravivées, font également grimper le dollar face à l'euro, ce qui pèse sur les cours du pétrole. Les cours débutaient cette semaine écourtée sur fond "d'inquiétudes pour les banques européennes", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. "Les opérateurs ont l'impression que cela va déprimer la demande". Le Wall Street Journal a mis en doute les résultats des tests de résistance des banques menés dans l'Union européenne, dont les résultats avaient été publiés il y a un mois et demi. Le quotidien financier américain estime que certains risques qu'elles courent ont été sous-évalués. En réaction, les Bourses européennes évoluaient en baisse, et Wall Street prenait la même direction à une demi-heure de l'ouverture. Les investisseurs craignent une nouvelle crise financière dans la région, ce qui pèserait sur la reprise et donc sur la demande d'or noir. Autre conséquence: "le dollar se renforce (face à l'euro), cela affaiblit les prix du brut", devenu plus cher pour les acheteurs européens, a noté M. Lipow. "En plus, on entre dans la période de maintenance pour les raffineries aux Etats-Unis, cela va affecter la demande pour le brut". Le pays aborde cette période avec des stocks de brut à leur plus haut niveau depuis 20 ans. Du côté de l'offre, la tempête tropicale Hermine a atteint mardi les côtes du Texas (sud des Etats-Unis) sans perturber de manière significative la production pétrolière du golfe du Mexique. "Pour autant, Hermine nous rappelle à quelle vitesse les tempêtes peuvent se développer dans le golfe du Mexique", qui concentre environ 30% des capacités de production de brut des Etats-Unis, ont estimé les analystes de Commerzbank. "Il est possible qu'une tempête de ce genre affecte les sites de production dans les semaines à venir. Ce risque devrait apporter un soutien aux cours du brut (sur le marché new-yorkais) et l'empêcher de tomber sous le seuil de 70 dollars", ont-ils ajouté.