La production de pétrole de l'Opep a augmenté en août pour le quatrième mois consécutif selon une étude Reuters diffusée mardi. L'offre des 11 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ayant des objectifs de production est passée à 26,20 millions de barils par jour (bpj) contre 26,11 millions en juillet, selon l'étude conduite par des entreprises pétrolières, des responsables de l'Opep et des analystes. L'offre au mois d'août était supérieure d'1,36 million bpj aux objectifs des 11 de l'Opep (24,84 millions bpj). Notons que le cartel qui doit se réunir le 9 du mois en cours à Viennes devrait maintenir ses quotas de productions tout en insistant sur le strict respect de ces mêmes quotas par les pays membres. Notons que le prix du baril poursuivait son recul hier matin dans le sillage des marchés actions, lesté par des craintes sur la croissance chinoise. Dans les échanges matinaux en Asie, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre gagnait 52 cents à 68,57 dollars US, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 24 cents à 67,97 dollars. Mardi, les prix du pétrole ont encore accusé un fort recul à New York, minés par la baisse des marchés boursiers et le renforcement de la monnaie américaine, qui rend le brut moins attractif. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 68,05 dollars, en recul de 1,91 dollar par rapport à son cours de clôture de lundi. A Londres, sur l'InterContinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique, a lâché 1,92 dollar à 67,73 dollars. Les craintes d'un assèchement du marché du crédit en Chine, qui ont fait chuter la bourse de Shanghai lundi, pèsent également sur les cours de l'or noir. L'économie chinoise, grande consommatrice d'énergie, tire la demande mondiale de pétrole. Aux Etats-Unis, où la reprise se dessine dans l'industrie, les stocks de brut restent élevés, ce qui ne favorise pas la remontée des cours. Toutefois, la publication des stocks hebdomadaires cet après-midi à 16h30 devraient faire ressortir une baisse du nombre de barils en réserve, selon le consensus établi par Reuters. Très liés aux mouvements des Bourses d'actions, les cours de l'or noir pâtissent d'un recul des Bourses: les places européennes ont fini en forte baisse (Paris a perdu 1,92%, Francfort 2,51% et Londres 1,82%) et Wall Street évoluait dans le rouge, tirée vers le bas par les valeurs financières. En l'absence de signes d'amélioration de la demande d'énergie, les prix du pétrole sont très vulnérables aux variations des Bourses, utilisées comme jauge des perspectives de reprise économique. Un renforcement du dollar, qui finissait les échanges européens mardi en nette hausse face à l'euro, contribuait également à la baisse des prix, en détournant les investisseurs du pétrole, devenant plus cher. "L'humeur (des investisseurs) et les prix du brut vont rester sujets au type de fluctuations observées hier (lundi), tant qu'une amélioration nette et coordonnée des statistiques pétrolières n'émergera pas", a commenté Costanza Jacazio, analyste de la banque Barclays Capital. Les prix pâtissent d'un niveau élevé de stocks pétroliers, en particulier aux Etats-Unis, où les réserves de brut et de distillats ont progressé la semaine dernière. La place financière chinoise a subi lundi sa plus forte chute depuis juin 2008, son indice composite dégringolant de 6,74%. Ce recul s'est répercuté sur les prix du brut, qui ont lâché 2,78 dollars à New York et 3,14 dollars à Londres: les opérateurs ont craint qu'un assèchement du crédit ne se traduise par un ralentissement de la croissance de l'activité, notamment de l'industrie, gourmande en énergie. Samira G.