La loi des finances complémentaire 2010 vient d'imposer de nouvelles règles en matière de courtage et de réassurance. C'est ainsi l'article 50 de la LFC 2010 précise que les courtiers de réassurance étrangers ne peuvent participer dans des traités ou cessions de réassurance des sociétés d'assurance et/ou de réassurance agréées et des succursales de sociétés d'assurance étrangères agréées en Algérie qu'après l'obtention d'une autorisation d'exercice sur le marché algérien des assurances délivrée par la commission de supervision des assurances et approuvée par décret exécutif. Les courtiers de réassurance étrangers ayant obtenu l'autorisation de la commission de supervision des assurances sont portés sur une liste établie par ladite commission et adressée aux sociétés d'assurance et/ou de réassurance agréées et aux succursales de sociétés d'assurance étrangères agréées en Algérie. Notons, par ailleurs, que les pouvoirs publics envisage d'obliger les compagnies d'assurance algériennes à réassurer au moins 50% de leur portefeuille chez le réassureur public. Le ministère des Finances veut réorganiser le marché de la réassurance en élevant les parts de marché de la CCR, qui sont aujourd'hui de 35%. Actuellement, les assureurs algériens réassurent une petite partie de leurs produits chez la CCR. Le gouvernement veut le contraire, c'est-à-dire réassurer une grande partie chez la CCR et le reste à l'étranger. La mesure vise notamment à réduire les transferts de devises vers l'étranger et à faire de la CCR une puissante compagnie nationale de réassurance. D'ailleurs, faut-il le rappeler, un taux de 65% de parts de marché de la réassurance en Algérie sont détenus par des réassureurs internationaux étrangers. Ainsi, les pouvoirs publics veulent, à travers le renforcement du rôle du réassureur public, l'augmentation des part de marché de la réassurance en Algérie et pallier les transferts des devises qui font l'objet d'un contrôle rigoureux de la Banque d'Algérie. Il faut dire que pour tenir son rôle de futur monopole public sur le marché national de la réassurance, l'Assemblée générale extraordinaire de la CCR avait, rappelle-t-on, décidé, le 28 juin 2009, une augmentation de son capital social de 5 milliards de dinars à 13 milliards de dinars. A noter également que la CCR vient de recevoir la note encourageante de B+ (bonne) pour sa solidité financière par AM Best, leader mondial des agences de notation dans le secteur des assurances. Cette notation, première du genre dans le secteur des assurances algérien, a été réalisée à la demande du réassureur algérien. Mais la perspective de faire de la CCR un puissant réassureur national suscite quelques inquiétudes et réserves dans le milieu des assureurs. La CCR a son siège social à Alger, elle dispose d'une équipe de cadres techniciens expérimentés dans le domaine de la réassurance. Elle est un acteur économique qui propose de la réassurance dans les branches marine, non marine et transport. La CCR assure également pour le compte de l'Etat la gestion du programme national des catastrophes naturelles (Cat-Nat) qui a été mis en place après le séisme du 21 mai 2003.