Après une projection en compétition officielle en août dernier au troisième Festival du Film francophone d'Angoulême, "Le Voyage à Alger " sera à l'affiche du festival international du film de Carthage. Ce rendez- vous qui en est à sa 23ème édition se tiendra à Tunis du 23 au 31 octobre 2010. Produit par Bachir Derraïs, un associé de Bahloul de concert avec Les films de la Source, la Télévision algérienne et le soutien du ministère de la Culture, ce long métrage a été tourné entre 2007 et 2008 à Saïda (Algérie), ville natale du réalisateur. Il a remporté, l'an dernier, le Bayard d'or du meilleur scénario de long métrage fiction lors de la 24e édition du Festival international du film de Namur (Belgique). " le Voyage à Alger " a également bénéficié de l'aide de "Alger Capitale de la Culture arabe 2007 " et a raflé à la fin de l'an dernier un prix au Festival d'Espagne et était à l'affiche du 33ème Festival du Caire qui s'est bouclé en queue de poisson à cause du catastrophique match qui a opposé l'Algérie à l'Egypte pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. "le Voyage à Alger" raconte une histoire réelle, vécue par une veuve de chahid qui se retrouve seule avec ses enfants dans une société fraîchement libérée du joug colonial mais qui finira par obtenir ses droits grâce à l'intervention d'un haut responsable. C'est le combat d'une femme algérienne, veuve de guerre et mère de six enfants pour conserver une maison du centre ville de Saïda que leur a laissée un Français à l'Indépendance du pays. De guerre lasse, elle décide de se rendre dans la Capitale avec ses enfants pour y rencontrer le président de la République. En un mot, le film s'attache au combat d'une femme expropriée, par un des chefs de sa ville. " Le voyage à Alger " un film paraphé après plusieurs années d'absence de la scène cinématographique du réalisateur Abdelkrim Bahloul, qui vit depuis quelques années en France, n'a pas encore été diffusé en Algérie. Pourtant il est produit en partie par l'argent de l'état algérien. Il faut dire qu'on assiste depuis quelques années au retour en force du thème sur la Révolution, sujets largement abordés dans les années 70 soit au lendemain de l'Indépendance, lorsque les pouvoirs en place voulait montrer aux algériens et aux peuples du monde les affres de la guerre mais aussi une certaine idée de l'héroïsme d'un peuple qui a résisté jusqu'au bout malgré les manques en tout genre. Mais encore, le thème de la guerre et surtout de la Révolution est largement encouragé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui promet même une aide conséquente de l'état pour les cinéastes qui se pencheraient sur la question. Un parcours typique Abdelkrim Bahloul est né en 1950 à Rebahia prés de Saida dans l'Ouest algérien. Acteur réalisateur, scénariste, Abdelkrim Bahloul, qui est franco-algérien est diplômé de l'Idhec de Paris en 1975. Après avoir quitté l'Algérie en 1971, Abdelkrim Bahloul s'est installé en France où il s'est marié. Il suit des études au Conservatoire National d'Art Dramatique d'Alger (1968-1971), puis ensuite au Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris. En 1973, il obtient une maîtrise en Lettres Modernes à l'Université de Paris III. Il suit des études de cinéma à l'IDHEC (1972-1975). Il est opérateur de prises de vues à Antenne 2 et à TF1 de 1976 à 1980, puis assistant-réalisateur à TF1 de 1980 à 1983. Après Le Thé à la menthe et Un vampire au paradis, il réalise Les Soeurs Hamlet dans lequel deux adolescentes ratent leur dernier train de banlieue où elles résident avec leur mère. Au bout de leur déambulation nocturne dans les rues de Paris, la rencontre d'un vieil Algérien va les éveiller à l'envie de retrouvailles avec leur propre père, un Kabyle qu'elles pensaient ne jamais revoir. Les Soeurs Hamlet ne sortira en salles que deux ans plus tard. Entre-temps, le cinéaste a achevé La Nuit du destin. Ecrit sur le mode du film policier, ce dernier raconte la mésaventure d'un vieil immigré témoin d'un meurtre, alors qu'il se rend à la mosquée.