L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a relevé vendredi de 50.000 barils par jour (bj) ses prévisions sur la demande de pétrole pour 2010, en raison d'un accroissement de la demande des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Selon les prévisions de l'AIE, la demande mondiale de pétrole est estimée à 86,6 millions bj en 2010, et à 87,9 millions bj en 2011, soit respectivement une augmentation de 1,9 million bj et 1, 3 million bj. L'AIE a attribué la hausse de ses prévisions à la forte demande de la zone OCDE (regroupant une trentaine d'économies), et à la demande durable des économies émergentes. L'AIE a basé ses prévisions sur les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI) et de l'OCDE, qui ont prévu un taux de croissance de 4,5% en 2010 et de 4,3% en 2011 pour l'économie mondiale. Jeudi, l'OCDE a signalé un ralentissement plus rapide de la reprise économique que prévu, en raison d'une combinaison de facteurs négatifs et positifs. Pour l'économiste en chef de l'OCDE, Pier Carlo Padoan, "il est encore difficile de dire si l'essoufflement de la reprise est temporaire". L'AIE estime aussi qu'il est encore difficile de déterminer la tendance de la demande mondiale de pétrole pour cette année et l'année prochaine. Selon le rapport de l'AIE, la production pétrolière mondiale était en hausse de 250.000 bj pour atteindre 86,8 millions bj en août. La production des pays de l'OPEP était en baisse de 60.000 bj pour s'établir à 29,2 millions bj. "A tous les égards, nous avons un marché très bien approvisionné", explique David Fyfe, directeur de la division industrie pétrolière et marchés de l'AIE. "Si l'économie mondiale ralentit, la demande de pétrole pourrait être assez nettement réduite", a-t-il ajouté. Selon l'AIE, la demande mondiale d'or noir devrait atteindre en moyenne environ 86,62 millions de barils par jour (bpj) en 2010, ce qui représente une augmentation de près de 1,9 million de bpj par rapport à l'an dernier. Cette estimation est supérieure de 40.000 bpj à celle du précédent rapport mensuel. En 2011, la consommation devrait atteindre 87,89 millions de bpj, soit près de 1,3 million de bpj de plus que cette année. La croissance de la demande devrait toutefois être inférieure de 50.000 bpj à l'estimation du mois dernier. L'AIE a relevé d'environ 100.000 bpj sa prévision 2010 de la demande de brut en provenance des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à 28,9 millions de bpj, soulignant que la consommation avait légèrement progressé dans plusieurs pays occidentaux et dans la région Asie-Pacifique. L'agence précise enfin que les réserves de pétrole des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (l'OCDE) ont augmenté à un niveau équivalent à 61,4 jours de demande anticipée à la fin juillet, contre 61 jours fin juin. Les réserves de l'OCDE ont augmenté de 19 millions de barils pour atteindre 2,785 milliards de barils en juillet, se rapprochant ainsi de leur record de 1998. Les cours à terme du brut ont fini en hausse vendredi en réaction à la fermeture d'un important oléoduc en Amérique du nord. Sur le New York Mercantile Exchange, le brut léger américain pour livraison octobre a fini en hausse de 2,20 dollars ou 2,96% à 76,45 dollars le baril après être monté en séance à 76,59 dollars son plus haut niveau depuis le 17 août. Sur la semaine, le contrat a gagné 1,85 dollar ou 2,5% après avoir enregistré une légère perte la semaine précédente. La société Enbridge a annoncé que son oléoduc Line 6A, qui achemine du pétrole brut du Canada jusqu'à la région américaine du Midwest et à Cushing dans l'Oklahoma, resterait fermé en raison d'opérations de nettoyage après une fuite de pétrole près de Romeoville dans l'Illinois. Cushing est le principal terminal pétrolier aux Etats-Unis, situé dans l'Oklahoma (sud). Le Canada est le principal exportateur de pétrole vers les Etats-Unis et les oléoducs d'Enbridge en acheminent la plus grande partie. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a par ailleurs estimé vendredi que la croissance de la demande mondiale de pétrole devrait progresser légèrement cette année avant de retomber en 2011, soulignant l'impact potentiel d'un ralentissement de l'économie mondiale sur les besoins en carburants.