Pour aider les pays pauvres à atteindre les Objectifs de développement pour le millénaire tracé par Banque mondiale, celle-ci prévoit, dans une échéance de cinq ans, de redoubler ses efforts en matière d'agriculture, d'éducation et de santé à l'horizon 2015. Dans cette perspective, une session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU sera consacrée, la semaine prochaine, à New York, à l'examen des progrès accomplis en direction des Objectifs de développement pour le millénaire (ODM), c'est-à-dire les engagements pris par les pays membres et leurs partenaires de développement pour éliminer l'extrême pauvreté et la faim et pour améliorer sensiblement le bien-être économique et social des populations pauvres du monde entier à l'horizon 2015. Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé "Unfinished Business: Mobilizing New Efforts to Achieve the 2015 millennium Development Goals " Projet inachevé : redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs de développement pour le millénaire en 2015 "), en 2010, 64 millions d'êtres humains supplémentaires vivent dans des conditions d'extrême pauvreté (c'est-à-dire avec moins de 1,25 dollar par jour). D'ici à 2015, 1,2 million d'enfants de plus pourraient décéder avant l'âge de 5 ans, 350 000 élèves de plus pourraient ne pas achever le cycle de l'enseignement primaire, et environ 100 millions de personnes supplémentaires pourraient ne pas avoir accès à l'eau potable. Alors que 52 % des habitants des pays en développement vivaient en situation d'extrême pauvreté en 1981, cette proportion était tombée à 25 % en 2005, la pauvreté ayant fortement reculé en Asie de l'Est, en Amérique latine et en Europe orientale et centrale. Les progrès, toutefois, n'ont pas profité à tous. L'Afrique subsaharienne continue d'être en retard dans le combat contre la pauvreté. Les taux de sous-alimentation et de malnutrition ont diminué, mais, en 2008, la flambée des prix alimentaires a presque complètement annulé les progrès accomplis vers la réalisation de l'ODM consistant à réduire de moitié la proportion de la population souffrant de la faim. Le président du groupe de la Banque mondiale, Robert B Zoellick. estime que pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, plus d'un milliard d'êtres humains ne mangent jamais à leur faim. La croissance économique des pays en développement représente la moitié de la croissance de l'ensemble de l'économie mondiale ; il incombe donc à tous de partager la responsabilité des efforts nécessaires pour aider les pays à se replacer sur une trajectoire qui leur permettra de réaliser les promesses des ODM." Lorsque nous faisons le bilan des ODM, nous constatons que les crises ont aggravé la situation : trop d'habitants de la planète souffrent de la faim, sont pauvres ou menacés par la pauvreté. Il n'y a pas assez d'emplois et l'accès aux services et aux opportunités économiques est insuffisant ", a ajouté le président du groupe de la Banque mondiale." Nous devons donc redoubler d'efforts pour concentrer notre soutien sur les populations pauvres et vulnérables. Nous devons investir dans les initiatives qui donnent de bons résultats et améliorer celles qui ne marchent pas. Ce faisant, nous devons toujours garder à l'esprit que ce travail consiste, en fin de compte, à donner aux populations les moyens d'agir. L'esprit humain peut accomplir des exploits. Nous devons offrir cette possibilité à chacun ". Cependant, des financements additionnels sont prévus par la Banque dans le but d'aide les pays à atteindre leurs ODM grâce aux nouveaux financements au titre de la santé, de l'éducation et de l'agriculture provenant de l'Association internationale de développement (IDA), qui accorde des crédits ne portant pas intérêt aux pays les plus pauvres. Lors du Sommet sur les ODM, la Banque mondiale annoncera qu'elle centrera son action sur les 35 pays qui peinent à réaliser leurs ODM en raison de problèmes tels que le niveau élevé de la fécondité, les maladies et une nutrition infantile et maternelle inadéquate, et accroîtra l'ampleur des efforts de renforcement des systèmes de santé en procédant à un investissement supplémentaire de 600 millions de dollars au titre de programmes basés sur les résultats. Pour l'agriculture, compte tenu de la hausse des prix des denrées alimentaires et du risque de nouvelles crises alimentaires, le groupe de la Banque mondiale portera son soutien à l'agriculture à environ 8,3 milliards de dollars par an, contre 4,1 milliards de dollars par an avant 2008, dans le cadre de son Plan d'action pour l'agriculture. S'agissant de l'éducation, soucieuse d'aider les pays à atteindre les ODM relatifs à l'éducation, la Banque mondiale augmentera de 750 millions de dollars son aide aux services d'éducation de base sous forme de dons et de prêts sans intérêts en concentrant son attention sur les pays qui ne sont pas bien engagés pour atteindre ces objectifs à l'horizon 2015, notamment en Afrique subsaharienne. Le rapport de la Banque mondiale note que sur les 84 pays en développement pour lesquels des données sont disponibles, 45 ont déjà atteint ou sont en passe d'atteindre l'objectif de réduction de la pauvreté ; freinés par les répercussions des crises récentes, les autres pays sont mal engagés sur cette voie. Les pays d'Afrique subsaharienne continuent d'être les plus éloignés de l'ODM relatif à la réduction de la pauvreté en dépit de la rapidité de la croissance et d'une baisse marquée de la pauvreté dans un certain nombre de pays depuis le milieu des années 90. D'un côté, l'Asie du Sud est bien partie pour atteindre les ODM relatifs à la pauvreté, à l'enseignement primaire universel et à l'élimination de la disparité entre filles et garçons dans l'enseignement primaire et secondaire, mais elle accuse du retard pour la plupart des autres objectifs. Conséquence de la prédominance des pays à revenu intermédiaire dans ces régions, l'Asie de l'Est, l'Europe et l'Asie centrale, l'Amérique latine et les Caraïbes, et le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, considérés dans leur ensemble, sont en voie d'atteindre l'objectif de la réduction de la pauvreté. En dépit de ces progrès, cependant, il existe encore des poches de dénuement dans certains de ces pays. Les pays à revenu intermédiaire continuent d'ailleurs d'abriter la majeure partie des pauvres de la planète. Nombre d'entre eux demeurent confrontés à des problèmes majeurs dans la réalisation des autres objectifs de développement humain, notamment en matière de santé et d'éducation. Depuis l'an 2000, la Banque mondiale a réussi à avoir des résultats très positifs, puisque grâce à l'appui de l'IDA, plus de trois millions d'enseignants ont été recrutés et/ou formés, plus de deux millions de salles de classe ont été construites ou rénovées, et environ 300 millions de manuels scolaires ont été achetés et/ou distribués. Les résultats sont également frappants dans le secteur de la santé. Tout de même que plus de 47 millions de personnes ont eu accès à des services de base dans le domaine santé, nutrition et population, 2,5 millions de femmes enceintes ont reçu des soins prénataux, 310 millions d'enfants ont été vaccinés, la nutrition de 98 millions d'enfants a été améliorée, environ deux millions d'adultes et d'enfants porteurs du VIH ont bénéficié de thérapies antirétrovirales. À ces résultats viennent s'ajouter le fait que plus de 113 millions de personnes ont maintenant accès à de meilleures sources d'approvisionnement en eau. En outre, la Banque mondiale continue de travailler dans tous les grands domaines du développement qu'il s'agisse des opportunités offertes aux femmes, des questions de santé, d'éducation et de nutrition, de la fourniture d'eau salubre ou de création d'emplois et les résultats de ces efforts aident les pays à tracer la voie à suivre pour atteindre les ODM.