L'Algérie va imposer de plus en plus la condition de transfert de technologie pour les futurs investissements étrangers dans le domaine de l'énergie, a indiqué lundi à Montréal le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. "Dans le futur, ce sera une priorité pour tous les secteurs, nous travaillerons avec des partenaires qui nous aident à fabriquer nos équipements en Algérie, notamment dans l'industrie pétrolière et gazière", a déclaré M. Yousfi à l'APS à l'issue de sa rencontre avec la communauté d'affaires du Québec. "J'ai donné un certain nombre de messages à cette communauté pour qu'elle s'implique davantage dans le processus de fabrication d'équipements en Algérie en participant dans l'industrie pétrolière et notamment minière dont elle dispose d'un savoir faire important", a-t-il dit "Il y a nécessité d'avoir un partenariat plus important dans le domaine industriel, un partenariat de fabrication d'équipements et de transfert de technologie et non pas un partenariat de vendeur - acheteur", a-t-il souligné. Le ministre a précisé qu'il allait transmettre ces mêmes messages vendredi prochain à la communauté d'affaires de Montréal dans le cadre d'une rencontre prévue à cet effet. Interrogé si l'Algérie allait appliquer cette condition pour les futurs investissements étrangers dans le domaine de l'énergie, le ministre a affirmé que "c'est une exigence que nous allons imposer de plus en plus". Notons par ailleurs que les PDG de Shell et d'Aramco ont indiqué hier que Les énergies fossiles vont continuer à occuper une place prépondérante dans le bouquet énergétique mondial, retardant la transition énergétique vers les énergies renouvelables. "Les énergies fossiles vont constituer une part importante dans le mix énergétique mondial pour les prochaines décennies", a indiqué Khalid El Falih, PDG d'Aramco, lors d'une table-ronde sur la demande mondiale, organisée en marge du Congrès mondial de l'énergie. Selon lui la demande sur le gaz et le pétrole, appelée à décliner à long terme, va continuer à progresser alors que l'utilisation des énergies renouvelables est susceptible d'être lente en raison d'une série d'entraves technologique, économique et environnementale. Partageant son avis, Peter Voser, le PDG de Shell, a estimé que le pétrole continuera à occuper une place prépondérante dans le mix énergétique, et que "le gaz, en tant qu'énergie propre va jouer un rôle éminent pour les prochaines décennies". Selon lui, le monde a besoin de mobiliser toutes les sources d'énergies, notamment le gaz s'il ne veut pas réduire des milliards d'humains à la pauvreté énergétique. "La révolution pour la fourniture en gaz, qui en train de se produire, et qui permet à l'Amérique du nord de se sécuriser sur le plan approvisionnement, pourrait modifier le paysage énergétique mondial", a-t-il noté, estimant, toutefois, que cela dépendra des forces des marchés et des politiques gouvernementales qui façonnent la demande gazière. La solution pour le patron de Shell est de promouvoir l'utilisation de gaz pour la production d'électricité à travers des politiques gouvernementales qui reflètent les avantages du gaz comme une énergie propre. La plus importante contribution des gouvernements et des régulateurs dans ce sens serait de développer des marchés de Carbone qui taxent les grands émetteurs de CO2 et incitent les investisseurs dans les technologies de réduction de gaz à effet de serre, a conclu M. Voser.