Le gaz de schiste attise les convoitises. Aux Etats-Unis, les grandes manœuvres ont déjà commencé. Mais cette nouvelle énergie aiguise les appétits dans bon nombre de pays et l'Algérie n'échappe pas à cela. C'est dans ce contexte justement que le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi a indiqué depuis Montréal où 21e congrès mondial de l'énergie que l'Algérie est déterminée à se lancer dans la bataille et commencer à explorer des gisements de gaz de type non conventionnel. " Nous allons intensifier l'exploration (de ces gisements) dans un avenir proche, en particulier dans les régions qui n'ont pas été suffisamment explorées ", a déclaré M. Yousfi, cité par des agences d'information financière internationales. "Nous allons faire un inventaire des hydrocarbures non conventionnels. De la même façon qu'au Canada, vous en êtes à la recherche de gaz dans le schiste, nous allons chercher du pétrole et du gaz dans le schiste argileux et compact ", a-t-il ajouté. L'objectif est d'assurer un approvisionnement durable et sûr en hydrocarbures pour les clients de l'Algérie. " Nous voulons assurer un approvisionnement sûr et durable en hydrocarbures et en produits chimiques pour nos partenaires traditionnels en Europe, en Asie et en Amérique du Nord ", a dit le ministre. Il faut dire que l'Algérie commence à prendre conscience de l'enjeu que représente ce type d'énergie d'autant plus que le pays n'est pas connu pour avoir des réserves en gaz naturel gigantesque même si le sous sol reste encore sous-exploité. L'Algérie notons le tient surtout à sortir de sa dépendance d'une seule source d'énergie fossile et très conventionnelle, c'est ainsi qu'après avoir lancé un programme d'exploration de pétrole lourd onshore et offshore, mais dans la perspective d'investissements couteux, l'Algérie a lancé un programme de développement d'énergies alternatives comme le solaires, l'éolien et le nucléaire. Aussi, la piste des gaz de schiste, suscite de plus en plus d'intérêt, d'autant plus que les développements technologiques en matière de forage horizontal ont permis de réduire les coûts de façon sensible. Des compagnies internationales ne sont pas restées insensibles au potentiel de l'Algérie en la matière. C'est ainsi que Total a affiché au mis de mars dernier son intérêt pour l'acquisition de positions dans le gaz de schiste en France, au Danemark, en Argentine et en Afrique du Nord, notamment en Algérie où la compagnie française envisage d'accroître ses investissements et y consolider ses positions. Cela n'a pas échappé aux autorités algériennes. D'ailleurs, l'ex ministre des l'Energie et des Mines avait déclaré à l'époque qu'un programme pour l'exploitation des gisements de gaz non conventionnels est en cours de lancement. Il a précisé, dans ce sens, que Sonatrach est en train de former ses cadres sur ces techniques d'extraction des gaz non conventionnels. Il faut dire que le marché mondial du gaz a été complètement bouleversé suite à l'entrée en ligne d'un trouble-fête nommé gaz non conventionnel ou gaz de Schiste. La production de ce type de gaz est devenue une proportion très importante de la production totale de gaz américaine qui était sur le déclin. Elle a été la cause d'une forte baisse du prix du gaz dans le pays et a affecté, de ce fait, la rentabilité des mégaprojets du Golfe persique et de leurs usines de liquéfaction très coûteuses. Il convient de signaler que le gaz non conventionnel représente à peine 4 % des réserves mondiales de gaz, selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais il a assuré 12 % des volumes produits dans le monde l'an dernier. En 2030, le gaz non conventionnel devrait représenter près de 60 % de la production américaine de gaz, contre à peine 30% en 2000, selon l'AIE. C'est dans ce sens justement que l'Algérie présentera au forum d'Oran une étude globale sur la situation du marché gazier.