A l'orée de nouvelles données faisant état d'un possible déclin des ressources hydrocarbures fossiles, les majors pétrolières placent déjà leurs pions sur un marché d'un autre type. L'investissements dans les énergies renouvelables demeurant pour l'heure très coûteux, c'est le gaz non conventionnel qui attise les convoitises. De fait la course au Shale gaz est relancée. Dans ce contexte, Exxon Mobil Corp. Qui a affiché pour ce semestre des résultats en hausse grâce à la bonne tenue des cours du pétrole a affiché son intention de saisir l'occasion du rétablissement de ses finances pour investir dans ce nouveau type d'énergie. Ainsi, la major pétrolière a indiqué jeudi qu'elle comptait accroître ses activités de forage dans le domaine des ressources non conventionnelles telles que le gaz de schiste, sur plusieurs zones à terre aux Etats-Unis au cours du second semestre. Après avoir finalisé l'acquisition du groupe gazier XTO Energy Inc. (XTO) en juin, Exxon Mobil est devenu le premier producteur de gaz naturel aux Etats-Unis. Par ailleurs, Exxon Mobil est en discussion avec PetroChina Co. pour l'exploration et le développement conjoints d'un bloc de gaz non conventionnel dans le bassin de l'Ordos, dans le nord de la Chine. Si les discutions aboutissent, les deux groupes signeront un contrat de partage de production puis creuseront des puits d'évaluation, a indiqué la personne interrogée, qui a requis l'anonymat. Il faut dire que la Chine veut développer ses propres réserves de gaz afin de diminuer considérablement ses importations, que celles-ci consistent en gaz naturel amené par gazoduc ou en gaz liquéfié livré par bateau. La Chine cherche à exploiter de nouvelles sources de gaz, notamment à partir des schistes et du charbon. En développant ces nouvelles ressources énergétiques, Pékin réduira ses besoins en gaz liquéfié importé à 8 millions de tonnes par an à partir de 2020, contre 16 millions auparavant. La chine n'est pas la seule à se placer sur ce marché. Le Royaume-Uni qui est aujourd'hui un pays gazier sur le déclin craint de ne pas avoir assez de précieuses molécules pour satisfaire les besoins des Britanniques. Ce temps de quasi pénurie est peut-être en train de s'estomper. Cuadrilla Resources vient de déposer une demande de forage sur les falaises du Lancashire, près de Blackpool. La compagnie espère trouver, par3.000 mde profondeur, de grands volumes de gaz de schiste, l'hydrocarbure de l'espoir. En Europe, l'intérêt pour ce nouveau type de gaz va croissant. Shell prospecte le sous-sol suédois ; ExxonMobil explore la géologie allemande. La plupart des compagnies pétrolières lorgnent sur les réserves supposées de Pologne. A la fin du mois de mars, Total a obtenu un permis d'exploration des " gas shale " dans une région situé entre Valence et Montpellier. Bien connu des géologues, ce gaz " non conventionnel " se trouve principalement dans des roches argileuses compactes qui renferment au moins 5% de matières organiques. Inexploitable jusqu'à ces dernières années, le gaz de schiste pourrait bouleverser la géopolitique du gaz. Selon l'Institut français du pétrole, ses réserves pourraient être quatre fois plus importantes que celles du gaz naturel. De plus, les gisements se trouvent dans les basins sédimentaires, une formation géologique très répandue. Ce genre d'évolution devrait être riche en enseignement pour l'Algérie, un pays exportateur en gaz naturel et qui voit ses capacités diminuer. Il est utile de rappeler dans ce contexte que selon les prévsion de commission de régulation de l'électricité et du gaz, à l'horizon 2015, la croissance de la demande interne en gaz va sérieusement handicaper nos capacités d'explorations. Aussi, plusieurs experts, à l'image de Mourad Preure, avaient récemment estimé que l'Algérie ne disposant pas de réserves nécessaires pour jouer un rôle majeur dans l'échiquier gazier mondial, devait orienter ses ressources vers la transformation et la pétrochimie, pour au moins créer de la valeur ajoutée.