L'Algérie délivre 15 000 visas aux Espagnols et l'Espagne accorde autant aux Algériens, a affirmé, jeudi, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, relevant ainsi un équilibre dans la délivrance de visas entre les deux pays. "La coopération dans ce domaine est excellente. Il y a un équilibre dans la délivrance des visas. Nous délivrons 15 000 visas aux Espagnols, et l'Espagne délivre autant aux Algériens", a déclaré M. Messahel, dans un point de presse organisé à l'issue d'une réunion algéro-espagnole. Le ministre a souligné que "50 000 Algériens sont régulièrement installés en Espagne et quelques centaines sont en situation irrégulières pris en charge et gérés dans un cadre réglementaire". Saluant la coopération entre les deux pays, le ministre a évoqué les mécanismes qui lient l'Algérie et l'Espagne et traduits sur le terrain, notamment par des réunions périodiques des ministres de l'Intérieur des deux pays. Par ailleurs, M. Messahel a tenu à réaffirmer que la responsabilité première dans la lutte contre le terrorisme incombe aux Etats. Il est important que nos partenaires sachent que la responsabilité première dans la lutte contre le terrorisme est l'affaire des Etats, notamment africains, "qui doivent prendre leur part de responsabilité dans la protection des étrangers sur nos propres territoires", a déclaré M. Messahel. Le ministre a ajouté qu'une coopération peut venir d'appoint. Celle-ci peut-être traduite, a-t-il dit, par la formation, par les moyens techniques et matériels ainsi que par des renseignements pour les pays qui n'ont pas les moyens. "Nous sommes convaincus que la responsabilité première est l'affaire d'Etat, notamment l'appropriation des Africains des problèmes de sécurité", a-t-il insisté, soulignant que le paiement des rançons fait partie du financement du terrorisme. Allant dans le même sens, le ministre a déclaré s'être entretenu largement avec le gouvernement espagnol, notamment sur la question du Sahel et le financement des rançons. "Nous avons eu une longue discussion qui nous permet, aujourd'hui, d'aller de l'avant dans la coordination pour que la lutte contre le terrorisme soit plus efficace et plus globale", a ajouté M. Messahel. "Nous avons mené l'initiative de criminaliser le paiement des rançons depuis quatre ans, parce que nous avons constaté que ce phénomène est devenu très courant et stratégique du groupe terroriste", a-t-il expliqué, mettant en exergue l'importance de sa criminalisation par tout le monde et annonçant par la même occasion la tenue prochaine de deux réunions relatives à la question du Sahel. De son côté, M. De Laiglesia a exprimé son adhésion à ce principe, "Nous sommes d'accord avec les initiatives, y compris celle de l'Algérie, concernant le rejet du principe du paiement des rançons", rappelant que son pays a beaucoup souffert du terrorisme et sa conviction que la coopération internationale joue un rôle capital et efficace dans ce sens. "Nous avons mené au début une politique de lutte contre le terrorisme avec détermination, avec tous les moyens à notre disposition et nous sommes tout à fait conscients que la coopération internationale est indispensable pour lutter efficacement contre le terrorisme", a-t-il déclaré. Il a rappelé, dans ce cadre, la position de son pays vis-à-vis de ce phénomène qui consiste à rejeter le principe du paiement des rançons, comme l'a exprimé dernièrement, a-t-il précisé, le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Concernant le dossier sahraoui, Juan Pablo De Laiglesia a indiqué que l'Espagne observe la même position que l'Algérie concernant, notamment le principe d'autodétermination du peuple sahraoui. "Notre position est la même que celle du gouvernement algérien. La solution doit être accordée aux deux parties conformément aux principes des Nations unies, notamment sur la question de la libre détermination du peuple sahraoui", a déclaré M. Laiglesia. "Le statu quo n'est pas acceptable. L'Espagne continue à être engagée et contribuera à trouver une solution à ce conflit", a-t-il ajouté. Le responsable espagnol a souligné également que son pays accorde tout son "appui au représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross et aux actions qu'il mène pour faire avancer le processus de recherche d'une solution durable pour le conflit". Pour sa part, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a souligné, à ce propos, que l'Algérie et l'Espagne sont "animés par la même préoccupation, à savoir permettre au peuple du Sahara occidental d'exercer son droit à l'autodétermination dans le cadre des résolutions des Nations unies".