L'économie dépend beaucoup des investisseurs étrangers. Cela est bien connu pour les pays en développement qui, en plus, ne possèdent pas de ressources financières provenant des exportations. Mais, les IDE ne sont pas venus en masse, ce qui revient à dire que leur impact sur les changements est donc pratiquement nul au point où hier peut ressembler à aujourd'hui si on ne se focalise que sur les investissements étrangers en Algérie et en ignorant les investissements faits par l'Etat sur les dépenses publiques. Restreindre la durée de la projection en terme d'horizon cible à des échéances électorales reviendrait à ignorer le long terme alors que cela possède quand même un avantage, soit celui qui consiste à produire des contrôles réguliers et à introduire des corrections à temps. Cela permettrait de pouvoir dresser un bilan à chaque étape pour évaluer l'avancée dans la réalisation du programme de développement. Le fait que l'on ne sache rien de ce qui est projeté pour l'Algérie à des horizons plus lointains que les échéances électorales peut nous placer dans la situation où la tendance serait grande de dire que les pouvoirs publics cèdent au péché facile de la pratique de la méthode de la navigation à vue. Des projections de long terme recèlent obligatoirement des incertitudes alors que les populations tiennent à des certitudes pour éviter les angoisses d'un avenir non défini. Il ne serait pas rassurant de seulement croire qu'il est possible que les pouvoirs publics, ou plutôt ceux qui décident de ce qui se fera, n'ont pas une vision de long terme, ne savent pas ce qu'ils devront faire, alors que la continuité des politiques étatiques, sur le plan politique, est bien évidente quelle que soit l'équipe qui succède à une autre. Sur le plan politique, il y a une parfaite continuité qui serait due à la stabilité du personnel politique. Apparemment, il en est de même pour le personnel du secteur économique. La rareté des IDE par rapport aux prévisions et également par rapport aux promesses des pays libéraux d'encourager les investissements en échange de la mise en œuvre des réformes qui feraient de nos frontières des passoires pour cause d'abaissement des barrières douanières ont induit de nombreuses orientations pour ne pas dire des réorientations car l'usage de ce concept laisserait entendre " que nous nous sommes fait avoir ". Cela serait-il validé pour la politique, et serait-il validé pour l'économie ? Sur le plan de l'économie, il serait tentant de le soutenir, de croire que les pouvoirs publics ont investi dans une recherche par tâtonnements de solutions à une équation qui parait insoluble, en tout cas pas facile à résoudre pour un pays comme le nôtre qui dépend du pétrole et rien que du pétrole, qui finance la croissance par des dépenses publiques. L'avènement de l'économie de marché capable de financer par elle-même le développement du pays en substitution à l'endettement et à la dépense publique ne semble pas pour demain. On voit bien que pour ce qui concerne l'économie, les orientations changent en fonction de ce qui se présente sur le terrain, car Les pouvoirs publics ont trop compté sur les IDE et la coopération par le partenariat. Mais, il serait rassurant de savoir que l'Etat n'a pas qu'un seul plan. Il y a toujours, dans ces conditions, un plan B. Par contre, sur le plan politique, duquel dépendent les orientations économiques, il semble que les variables sont maîtrisées, et que les pouvoirs publics ont déjà défini, même unilatéralement, les éléments constitutifs du nouvel ordre national interne à instaurer pour longtemps encore, y compris les nouveaux repères qui devraient baliser les mutations politiques, économiques et même sociologiques pour une société dont des couches entières ont paru n'avoir pas eu le même vécu culturel. Le pouvoir sait très bien ce qu'il veut et agit progressivement en conséquence, sans se précipiter puisque tout a été programmé depuis longtemps. Quand on est au pouvoir, on dispose généralement des moyens de sa politique.