Après le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, c'est au tour du ministre des Finances, Mourad Medelci, de défendre la cause du Maghreb et des pays africains au cycle des réunions des institutions de Bretton Woods, qui sont le FMI et la Banque mondiale. Au moment où le gouverneur de la BA est allé jusqu'à revendiquer l'amendement des statuts du FMI afin que les pays émergeants et ceux à faible revenu puissent avoir accès aux avantages offerts par les deux institutions internationales, le ministre des Finances a réitéré, avant-hier, la position de l'Algérie en défendant les intérêts des pays de la sous-région maghrébine et de l'ensemble de la sphère sud de la planète. Concernant le Maghreb, les ministres des Finances, de l'Economie et du Développement et les Gouverneurs des banques centrales des pays maghrébins se sont réunis à Washington avec le directeur général du FMI, Rodrigo Rato, pour faire le point sur les initiatives d'intégration au niveau des dispositifs de soutien aux échanges entre les pays de la région. Selon M. Medelci, cette consultation vise à "poursuivre un travail d'intégration au niveau des dispositifs de soutien aux échanges inter-maghrébins". L'axe principal de cette réunion vise la coopération dans le domaine des institutions financières et ce, après le premier thème, piloté par l'Algérie et qui concerne la facilitation des échanges commerciaux dans l'espace maghrébin. "Nous avons travaillé jusqu'à présent sur l'axe commercial, douanier et fiscal, notamment sur les questions liées au certificat d'origine des marchandises, à l'organisation du commerce inter-maghrébin. C'est un axe que nous avons bouclé et qui est maintenant en cours de mise en œuvre", a précisé le représentant du gouvernement. Au chapitre de la coopération avec les institutions financières, Medelci a fait savoir que le travail vise à "assurer une plus grande synergie des relations entre les systèmes bancaires des pays maghrébins, depuis les Banques centrales jusqu'aux banques commerciales". A ce stade, le ministre a précisé que l'Algérie a beaucoup plus besoin de l'assistance technique, avant d'ajouter que "des questions comme celles liées au commerce entre nos pays ou celles touchant à la coopération financière sont essentielles pour renforcer nos échanges et donner plus de poids aux économies de notre région". Par ailleurs, le ministre des Finances a aussi réitéré à partir de Washington, la position de l'Algérie qui demeure solidaire des revendications des pays en développement. Medelci a déclaré à cet égard que si "l'Algérie n'a pas de position particulière à défendre au sein de ces institutions, elle reste toutefois solidaire des revendications portées par les pays et les groupes auxquels elle appartient, comme les pays en développement, les pays émergeants, les groupes africain et arabe ou le G24". "Comme l'Algérie est un pays à revenu intermédiaire, le message que nous avons apporté (aux) réunions (des institutions de Bretton Woods- ndlr), c'est de faire avancer l'idée que ces pays doivent eux aussi avoir accès à des financements et à l'assistance technique dont ils ont besoin" tout en estimant que "ces pays ne doivent pas être oubliés du système financier international. Et c'est là que résident les principes toujours défendus par la diplomatie algérienne, à savoir l'équité dans les rapports Nord-Sud".