Construire des capacités additionnelles de production d'électricité à partir du solaire, était bel et bien une idée algérienne, mais sans qu'aucune initiative ne soit lancée. Le moment est peut-être propice pour l'Algérie de réapproprier l'idée de produire de l'électricité pour le marché national et conquérir, en suite, le marché régional. Les deux initiatives lancées par les deux pays les plus influents au sein de l'Europe des 27 pour fournir au continent européen l'énergie électrique qui proviendrait des installations solaires en plein désert algérien, pourraient être concurrencées, directement par une autre initiative qui émanerait du gouvernement algérien. La France avec son projet Transgreen, qui sera probablement intégré dans le plan solaire méditerranéen dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, et le projet allemand Desertec, devront faire mieux pour faire adhérer l'Algérie à ces projets qui nécessitent des fonds colossaux. Doté d'un fort potentiel d'ensoleillement et sa situation géographique, notre pays est un partenaire incontournable dans la mise en œuvre des plans solaires transméditerranéens. Actuellement en valse-hésitation à rallier l'un de ces projets, l'Algérie veut donner la primauté à son propre programme solaire. Pour reprendre les propos du président-directeur général du groupe Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, "l'Algérie compte développer sa propre stratégie de développement des énergies renouvelables". M. Bouterfa a laissé entendre hier, en marge de la cérémonie de signature des nouveaux statuts de l'EPE AMC, que l'Algérie ne cautionne, pour l'instant, ni le projet allemand ou encore moins l'initiative française. " L'Algérie n'est ni pour ni contre ces projets" a-t-il affirmé. "On a notre propre stratégie de développement des énergies renouvelables", a-t-il renchérit en défendant que l'idée du solaire est une idée algérienne. Le P-DG de Sonelgaz, rappellera, dans ce sens, la consistance du programme national du développement des énergies renouvelables. La Sonelgaz a engagé en Algérie un programme d'électrification du Grand Sud algérien par des installations photovoltaïques qui seront fournies par l'industrie locale. En effet, "après son ralliement officiel à Sonelgaz en 2009, Rouiba Eclairage s'est lancé dans la fabrication de modules photovoltaïques qui interviendra à l'horizon de 2012", a rappelé M. Bouterfa, qui citera également la mise en place d'une centrale hybride fonctionnant à l'énergie solaire et au gaz naturel, au Sud algérien, près d'Hassi R'mel. Equipée d'une puissance de 160 MW, cette centrale sera opérationnelle vers la fin de l'année en cours. Se contentant de son propre programme solaire, qui sera appelé à se développer pour pénétrer le marché de l'électricité qui provient du solaire à l'export, et forte de son statut de partenaire incontournable pour la mise en œuvre de n'importe quel projet solaire dans le bassin méditerranéen, l'Algérie temporise avant de s'engager de s'engager, afin de tirer profit au maximum de ce genre d'investissement, certes prometteur pour l'Algérie, mais qui nécessite des fonds astronomiques. De plus, si l'Algérie vient à s'engager dans telle ou telles initiatives quel sera le prix de son engagement à accueillir des installations photovoltaïques qui ont besoin de surfaces énormes ? S'interroge le P-DG de Sonelgaz qui indiquera, en somme, que l'Algérie tâte le terrain avant de se décider à rejoindre ces projets. Ainsi, le gouvernement ne veut pas s'engager dans la précipitation qui pourrait léser l'Algérie.