Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a annoncé, jeudi, que l'Algérie compte réaliser une nouvelle ville dont l'électricité est entièrement solaire. Un projet beaucoup plus important que le Desertec. Il faut dire dans ce sens que l'Algérie, qui dispose du potentiel solaire le plus important de l'Afrique du Nord entend bien se placer sur le nouvel échiquier énergétique mondial. Dans ce sens, le groupe public Sonelgaz, producteur et distributeur d'électricité et de gaz, compte investir dans la production d'énergie électrique d'origine solaire. A cette fin, sa filiale SPE, qui contrôle 75% des capacités de production d'électricité, est chargée d'installer entre 2013 et 2020 une capacité de production d'électricité d'origine solaire totalisant 365 MW. Le rythme de réalisation sera de 10 MW en 2013 puis 50 MW/an à partir de 2014. Sonelgaz a lancé un appel d'offres en novembre dernier pour équiper sa filiale Rouiba Eclairage d'une ligne de production de panneaux photovoltaïques. Cette usine devrait couvrir l'essentiel des besoins du groupe dans le cadre de son programme de développement du solaire. En effet Sonelgaz a chargé sa société d'engineering CEEG de réaliser un projet de construction d'une usine de fabrication de modules photovoltaïques dans le périmètre de la zone industrielle de Rouiba, par le biais d'un mandat avec le maître d'ouvrage (Société Rouiba Eclairage). CEEG est ainsi chargée de mettre en place une équipe, de réaliser les études d'engineering pour les infrastructures, les réseaux d'alimentation…. et d'étudier et déterminer avec le maître d'ouvrage les segments de production ainsi que l'intégration progressive en amont, de la technologie et des processus de fabrication les plus appropriés. La date de production de l'usine est prévue donc au plus tard pour le mois de septembre 2012. Il convient de rappeler aussi que le groupe Sonelgaz a engagé un programme ambitieux dans le photovoltaique. Il s'agit d'un programme d'électrification des zones du Grand Sud algérien par des systèmes photovoltaïques, de près de 10 millions d'euros. L'énergie solaire pourrait fournir environ 22% des besoins mondiaux en électricité d'ici 2050, à condition que les gouvernements lui apportent leurs soutiens dans les dix prochaines années. Selon, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le coût de l'électricité fournie par des panneaux photovoltaïques (PV), qui captent la lumière du soleil, ne sera pas abaissé au niveau de celui des énergies traditionnelles avant 2020. La technologie de la concentration de l'énergie solaire (CSP), qui permet de faire fonctionner des centrales électriques dans les régions très ensoleillées, pourrait permettre d'atteindre cette parité d'ici 2020. L'AIE estime que la production d'énergie solaire sera de 37 TWh en 2010, en presque totalité provenant de panneaux photovoltaïques. Peu de centrales CSP ont été construites jusqu'ici. Le solaire à concentration thermodynamique est une technologie différente du photovoltaïque classique. Des miroirs concentrent l'énergie solaire vers un tube contenant un fluide qui chauffe. La chaleur obtenue permet de former de la vapeur d'eau qui entraîne une turbine couplée à un alternateur et de l´électricité est ainsi produite. Un énorme avantage avec le solaire à concentration thermodynamique est que la chaleur peut être stockée dans des sels fondus, et les centrales solaires peuvent ainsi produire de l'électricité la nuit. Les deux technologies peuvent produire 9.000 terawatt-heure d'électricité d'ici 2050, presque le quart de la demande mondiale. Cela permettrait de réduire de près de six milliards de tonnes les émissions de gaz carbonique.