Selon une étude publiée par l'association Les Amis de la Terre, une majorité de fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) ne présente pas toutes les garanties en matière d'impact environnemental, de responsabilité sociale et de mode de gouvernance. En cause selon l'ONG, leur mode de sélection par les agences de notation extra-financière, qui se fondent sur les déclarations, non vérifiées, des entreprises. Dans cette étude, baptisée " ISR : l'heure du tri ", l'ONG démontre l'omniprésence, dans ces fonds, d'une quinzaine d'entreprises* dont l'actualité récente a montré qu'elles étaient insuffisamment responsables d'un point de vue environnemental et/ou social. C'est le cas, notamment, de BP, responsable de la marée noire dans le golfe du Mexique, ou d'Areva, mise en cause notamment pour les conditions d'exploitation de ses mines d'uranium dans le nord du Niger. "L'appellation ISR est donc totalement illégitime pour une immense majorité des produits d'épargne ainsi nommés par les banques et les assurances elles-mêmes", affirme Soisic Rivoalan, rédactrice du rapport. Les sommes placées dans des placements éthiques, intégrant des critères extra-financiers, ont bondi en 2009 (+70%) pour atteindre 50,7 milliards d'euros, les particuliers se montrant plus intéressés par ce type de placements, avait souligné en mai le centre de recherche Novethic. Selon les Amis de la Terre, "banques et assurances entrent dans la valse du développement durable" mais "elles n'ont pas changé leurs pratiques réelles et se sont limitées à promouvoir un affichage qui n'a pas de sens". Les fonds éthiques, remarque l'ONG, "sont investis presque systématiquement dans des entreprises multinationales, par nature plus promptes à avoir des pratiques contestables". L'association qualifie aussi de "défaillante" la notation extra-financière, telle que pratiquée par l'agence de notation Vigeo. En parallèle à ce rapport intitulé "ISR: l'heure du tri", Les Amis de la Terre publient un guide à l'attention des usagers des banques classant "les produits d'épargne, du livret A à l'assurance-vie en passant par le livret développement durable, selon leurs impacts et leurs risques sociaux et environnementaux".