L'organisation, dans une ambiance grandiose, du Forum d'affaires algéro-canadien, hier à Djenane El Mithaq, augure de l'excellent essor, dores et déjà par le partenariat entre l'Algérie et le Canada. Son ouverture par son excellence, la gouverneure générale du Canada, Mme Michaëlle Jean, en visite de travail de quatre jours en Algérie, et les deux ministre algériens, M. Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la promotion des investissements et M. Mohamed Meghlaoui, ministre des Transports, donne un coup de pousse vital et situe l'événement dans une dimension importante qui engage l'avenir des relations entre les deux pays. Mme Michaëlle Jean y croit fermement en tout cas : “la coopération doit s'inscrire et se pratiquer dans un cadre respectueux du sort des populations, de leur diversité culturelle et de l'intégrité écologique des lieux que nous habitons et où nous puisons nos ressources”. Un peu plus loin, la gouverneure générale du Canada, qui est à sa troisième journée dans sa visite de travail, qualifie la nature de la coopération algéro-canadienne, déjà riche de plusieurs réalisations, de “promesse d'espoir, rien de moins”. “D'autant plus que, a-t-elle ajouté, l'inauguration du Business Club algéro-canadien permettra aux hommes d'affaires de nos deux pays de continuer sur leur lancée, voire d'insuffler une dynamique encore plus grande aux relations entre nos peuples”. En effet, il y a lieu de souligner à ce propos que ce Business Club algéro-canadien, BCA, regroupe déjà, à sa naissance le 8 novembre dernier, jour de la tenue de son assemblée constitutive, plus d'une cinquantaine de firmes canadiennes et algériennes entretenant des liens d'affaires. Il est en plus attendu que d'autres initiatives d'investissement plus hardies viennent réaffirmer l'effort déjà fourni et produit un volume d'échanges commerciaux de l'ordre de 4,4 milliards de dollars faisant de l'Algérie le premier partenaire africain et arabe, du Canada. Raison pour laquelle, M. Meghlaoui a annoncé solennellement, hier, à l'occasion de ce forum d'affaires, l'ouverture officielle de la liaison aérienne entre Montréal et Alger à compter du juin 2007. “Le vol inaugural aura lieu fin mars ou début avril, et au départ nous comptons organiser deux navettes d'Airbus 330 dans la semaine, une le mardi et une autre le vendredi”, a-t-il indiqué. Il faut rappeler que plus de 50 000 Algériens vivent au Canada. C'est la population d'immigrés la plus importante après celle vivant en France. Dans le contexte de ce forum, cela signifie aux présents, et c'est l'avis de son excellence la gouverneure générale du Canada également, que la distance ne signifie nullement un handicap aux échanges de diverses natures, tant économiques, culturels que sociaux… Pour sa part, M. Abdelhamid Temmar qui a dressé un tableau exhaustif du développement de l'Algérie, société et économie, vers l'ouverture au monde, doit surtout compter sur les initiatives des investisseurs locaux et étrangers. Ceci, bien sûr, explique-t-il, après avoir accompli de nombreuses réformes, sur tous les fronts, financier, administratif, foncier et mis en place des mécanismes réglementaires et fiscaux adéquats pour la facilitation des actions tendant à la création de valeur ajoutée, des postes d'emploi et au renforcement du tissu économique. Dans le même ordre d'idées, M. Abdelmadjid Beghdadli, directeur général de l'Agence nationale pour le développement des investissements, Andi, a surtout insisté sur les avantages offerts aux investisseurs, ce qui a fait de l'Algérie une destination de choix pour de plus en plus d'opérateurs étrangers. En témoigne, d'ailleurs, la formidable entrée graduelle sur le marché algérien des asiatiques et des investisseurs arabes qui se réjouissent des formidables performances de l'Algérie, a conclu M. El-Hachemi Siagh, expert algérien en business et finances, et éditeur de la revue Stratégica. Ce dernier défend d'ailleurs la spécificité algérienne du fait que son économie offre des opportunités dans tous les secteurs. Ensuite, les investisseurs venus s'installer en Algérie sont plus attirés par la situation du marché réceptif, qui adsorbe tous types d'investissements, M. Siagh estime cependant que les opportunités que celui-ci offre actuellement ne seront pas disponibles à l'avenir, étant donné que de nombreux opérateurs s'apprêtent à occuper des espaces, quoique la concurrence ne soit pas encore ouvertement déclarés entre les investisseurs. C'est là un clin d'œil aux investisseurs hésitants : “le plus tôt est toujours le mieux”, dit-on. Preuve en est, à la clôture de ce forum, M. Gilles. F. Poirier, du service commercial extérieur du Canada informe l'assistance que les deux sociétés, à savoir la canadienne Ressources Antoro et l'algérienne Enof, sont sur le point de finaliser un projet de partenariat pour le développement des gisements de Bentonite, à Maghnia et Mostaganem. Antoro est ainsi sur les trace de la très connue entreprise canadienne SNC Lavalin, qui compte 1 500 employés attitrés à ses projets répartis sur le territoire national, dont 300 expatriés. Cette société, en plus des nombreux projets qu'elle réalise dans la construction, est aujourd'hui en partenariat avec Sonelgaz et Sonatrach pour la construction de la centrale thermique de Hadjret Ennouss, ainsi que dans des projet de dessalement d'eau de mer. Dans le cadre de ce partenariat toujours, Mme Michaëlle Jean se réjouit aussi de la convention de formation de cadres algériens signée entre l'institut HEC Montréal et Naftogaz. Les bons signes sont là et le meilleur reste à venir.