Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a pris part aux travaux de la 65e session de l'Assemblée générale de l'ONU. Il a indiqué, vendredi passé, en marge du sommet consacré au Soudan, que l'Algérie soutient toujours toutes les démarches qui visent à régler le problème du conflit que connaît ce pays, pour lui rendre la stabilité et la paix. ''Dans le cadre de l'action conjointe et ordonnée de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, l'Algérie s'engage à poursuivre son soutien aux démarches visant à conforter la stabilité du Soudan, car ce conflit a eu, pendant longtemps, d'importants retentissements au-delà de ses frontières'', a souligné le ministre. Le sommet qui a réuni plusieurs chefs d'Etat et ministre des Affaires étrangères, dont M. Medelci, intervient à quelques mois de l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination au Sud-Soudan prévu le 9 janvier 2011. L'intervention du représentant algérien s'est accentuée sur l'importance de l'événement qui constitue un défi capital pour le gouvernement soudanais qui s'est engagé à réussir, tout en appelant la communauté internationale à se mobiliser, en apportant de l'aide au Soudan quel que soit le résultat du référendum. Par ailleurs, M. Medelci a exprimé sa conviction que ''si les résultats du référendum intéressent, en premier lieu, les Soudanais, nous sommes confiants que le rétablissement de la paix et de la prospérité dans ce pays constitueront un signal fort pour toute la communauté internationale.''. De son côté, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que ''Nous devons l'assister pour trouver une voie pacifique à travers l'un des moments les plus importants de l'histoire du pays'', tout en espérant que le référendum sera mené dans un climat exempt de peurs et de chantages. Cependant, ce n'est qu'en 2005 que les parties en conflit se sont mis d'accord sur l'option du référendum comme moyen de sortie de la crise qui a duré plus de 20 ans, ainsi les habitants du sud-Soudan, région riche en pétrole, sont appelés aux urnes pour trancher leur rattachement au Sud ou au Nord. A l'issue du sommet, les participants ont approuvé les progrès réalisés par les signataires de l'Accord de paix globale au cours des cinq dernières années, le respect total du choix du peuple soudanais. Le communiqué final du sommet a soulevé les retards accusés en matière de préparatifs à cette échéance, pour cela les participants ont appelé à l'établissement rapide de la Commission sur le référendum d'Abyei et à l'accélération du travail de la Commission sur le référendum au Sud-Soudan. Ils ont également estimé qu'il est important que les consultations populaires prévues dans les Etats du Nil Bleu et du Sud Kordofan soient crédibles. Cependant, la situation humanitaire déplorable que traverse la région sud et le Darfour ont inquiété les intervenants. Pour cela, ils estiment qu'un financement international approprié est nécessaire pour alléger, dans l'année qui vient, les souffrances des populations affectées. Outre, à l'occasion des débats qui ont animé la 65e session du l'ONU, des chefs d'Etat africains ont plaidé pour une reconfiguration de la composante du Conseil de sécurité, tout en estimant que le temps est favorable pour l'Afrique qui constitue 27% des Etats membres de l'Onu, et qui ne dispose que de trois sièges de membres non permanents, d'avoir son siége permanent dans l'organe le plus prestigieux de l'organisation onusienne, car le monde est exposé à de nouvelles réformes qui ont donné de nouveaux équilibres mondiaux. Cette demande des leaders africains ne date pas d'aujourd'hui, semble avoir beaucoup de partisans à l'image de la Grande-Bretagne. Dans ce cadre, le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a réaffirmé l'aspiration de l'Afrique à occuper pleinement sa place dans le concert des nations et de siéger de façon permanente au Conseil de sécurité. Tout de même pour le président sénégalais qui a soutenu la thèse de Bongo en déclarant que ''Maintenir à tout prix le statu quo, c'est tourner le dos aux changements radicaux dans le contexte international et au même moment exposer le Conseil à plus de méfiance, plus de défiance et plus de critiques''. En outre, il s'est demandé sur la capacité de la communauté internationale d'aller vers un nouveau mode de vie plus équitable, ''Sommes-nous préparés à définir un nouvel ordre mondial dans lequel l'Afrique et les pays émergents vont jouer pleinement le rôle que les circonstances nouvelles leur confèrent ? '', s'est demandé le président Wade. Ainsi, il s'est attaqué à la gestion du Conseil de sécurité en disant :''Si les multiples décisions du Conseil sont aujourd'hui mises en cause et leur application défectueuse, c'est parce qu'elles sont perçues par la grande majorité des pays membres plutôt comme l'expression d'intérêts nationaux que la transmission d'un mandat au nom de la communauté des nations''. Le Royaume-Uni a également appelé à une refonte radicale de l'ONU y compris par l'élargissement du Conseil de sécurité. Ainsi, le vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg, a estimé que la réforme était indispensable. Sur ce point, il a affirmé que la position du Royaume-Uni était ''claire et sans équivoque'' dans son soutien à l'octroi de sièges permanents au Conseil de sécurité au profit du Brésil, l'Inde, l'Allemagne, le Japon ainsi qu'à une représentation pour l'Afrique. "Nous devons insuffler une nouvelle vie dans nos institutions et une nouvelle confiance dans l'expression de nos idéaux ", a noté le représentant britannique. Ainsi, plusieurs voix s'élèvent pour corriger une injustice historique exercée contre le Continent noir qui réclame le droit de véto.