Dix-sept États arabes ont convenu la semaine dernières de la nécessité d'améliorer la qualité de l'éducation dans l'ensemble de la région et de mettre en place un système d'évaluation de la performance des écoles, des enseignants et des étudiants. Les résultats de cette évaluation devront être publiés et partagés entre les pays participants. Ces mesures destinées à l'amélioration de la qualité de l'éducation sont formalisées par la Déclaration de Doha sur la qualité de l'éducation dans le monde arabe. Cet engagement a été annoncé à l'issue d'une réunion de deux jours réunissant les ministres de l'éducation dans la capitale du Qatar. La rencontre a été organisée par la Fondation du Qatar pour l'éducation, la science et le développement communautaire ; la Banque mondiale et l'Organisation pour l'éducation, la culture et la science de la Ligue arabe (ALECSO), en coordination avec le Conseil suprême de l'éducation du Qatar. La conception du système d'évaluation sera confiée à l'ALECSO, en particulier à son Observatoire arabe de l'éducation. Les évaluations internationales présentées aux ministres pendant le Colloque, indiquent que les jeunes dans le monde arabe quittent actuellement l'école avec des notions en calcul et en écriture en dessous de la moyenne mondiale et avec un moindre niveau de maîtrise des compétences qui sont de plus en plus recherchées par les employeurs, telles que la capacité d'analyser des informations complexes, mener une réflexion critique et communiquer de façon efficace. Face à ces problèmes, la Déclaration de Doha affirme qu'un enseignement de haute qualité devrait fournir aux étudiants les outils nécessaires pour devenir des citoyens actifs au sein de leur communauté. Des systèmes éducatifs nationaux restructurés doivent être " caractérisés par l'autonomie, la responsabilité, et par des politiques d'éducation claires et transparentes " et promouvoir une large participation des communautés. La déclaration engage les signataires à collecter continuellement des données afin de permettre une évaluation et une appréciation transparentes de la performance et la propagation des meilleures pratiques. " Nous savons tous que notre meilleure ressource, ce sont les hommes, mais cette richesse ne sera mise à profit que par un investissement judicieux ", a déclaré M. Abdulla bin Ali Al-Thani, vice-président chargé de l'éducation à la Fondation du Qatar, et président du Sommet mondial de l'innovation pour l'éducation (WISE) et un des initiateurs du projet. " L'éducation a été le premier pilier de la mission de développement humain de la Fondation du Qatar pendant les 15 dernières années. Par conséquent, je suis très ravi que cette question soit placée au premier rang des préoccupations de la région ", a affirmé M. Al-Thani. " La capacité des pays du monde arabe à faire face à la concurrence économique mondiale dépend de leur capacité à répondre rapidement à la demande croissante pour des compétences de haut niveau ", a renchéri M. Mohammed Al-Aziz Ibn Ashour, directeur général de l'ALECSO. " La qualité de l'éducation a un impact positif sur la vie des individus et sur la croissance économique au niveau national, et en partageant nos connaissances et les meilleures pratiques, nous sortons tous gagnants ". " Le monde arabe a accompli d'énormes progrès dans la scolarisation des enfants ", a déclaré Shamshad Akhtar, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Moyen- Orient et Afrique du Nord. " Et aujourd'hui, tout un ensemble de nouveaux défis se pose à nous. À mesure que les systèmes scolaires atteignent des niveaux de participation maximum, les préoccupations au sujet de la qualité se multiplient ". " L'engagement pris aujourd'hui de collecter systématiquement des données permettra aux autorités d'utiliser ces données pour susciter des améliorations de la qualité et partager les informations, non pas seulement entre les gouvernements et les éducateurs, mais aussi avec les familles et les employeurs. Les exemples de réussite peuvent être partagés partout dans la région et inspirer d'autres acteurs ", a affirmé Shamshad Akhtar. " Mes homologues et moi-même partageons fréquemment nos expériences dans le domaine de l'amélioration de nos systèmes éducatifs ", a déclaré M. Saad bin Ibrahim Al Mahmoud, ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur de l'État du Qatar et hôte du Colloque ministériel. " Maintenant, nous allons travailler dans un cadre qui favorisera un processus d'apprentissage plus productif. Je voudrais exprimer ma gratitude à tous mes homologues, aux trois coorganisateurs, ainsi qu'aux organisations et experts qui ont pris part à la rencontre et je souhaite vivement que s'instaure une coopération continue et fructueuse ", a ajouté le ministre. " Malgré la mobilité qui s'est créée dans le secteur de l'éducation au sein du monde arabe grâce à nos différentes initiatives, nous nous employons néanmoins à répondre aux aspirations de nos sociétés et aux normes académiques mondiales ". Les États qui ont pris part au Colloque ministériel sur la qualité de l'éducation dans le monde arabe sont : Algérie, Bahreïn, Djibouti, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Mauritanie, Oman, l'Autorité palestinienne, Qatar, Arabie Saoudite, Soudan, Tunisie, Émirats arabes unis et Yémen.