L'Afrique se porte bien et ses prévisions de croissance sont toujours au vert. Les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD) poussent à l'optimisme. "L'Afrique devra enregistrer une croissance économique de 5,2% en 2011 contre 4,5% cette année ", prédit la BAD qui relève que les prouesses du continent noir n'ont pu être entamées par les effets pervers de la crise financière et économique internationale de 2008-2009, qui a entraîné une chute des cours des matières premières dont l'Afrique est principalement exportatrice. "Après avoir reculé de 2,5% en 2009, les volumes des exportations des pays africains devraient augmenter en moyenne de 3,2% en 2010 et de 5% en 2011 (..) Le PIB réel de l'Afrique devrait augmenter en moyenne de respectivement 4,5% et 5,2% en 2010 et 2011", analyse la Banque africaine de développement dans l'édition 2010 de sa revue "Perspectives économiques en Afrique", citée par l'agence de presse Xinhua. Au plan régional, les prévisions établissent une croissance moyenne supérieure à 6% pour l'Afrique de l'Est, qui a le mieux supporté la crise mondiale, 5% pour l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest, 4% pour l'Afrique centrale et l'Afrique australe, région du continent la plus sévèrement touchée en 2009, annonce la BAD. Mais, "s'il s'agit là d'une nette amélioration par rapport à la morosité de 2009, la croissance restera plus faible que durant les années qui ont précédé la crise mondiale", nuance-t-elle dans ce document, publié en collaboration avec le centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). D'un taux moyen d'environ 6% en 2006-2008, la croissance africaine a chuté à 2,5% en 2009, avec un PIB par habitant pratiquement au point mort, d'après les statistiques. Pour la BAD, les prévisions pour 2010-2011 reposent sur deux facteurs : la poursuite de la reprise de l'économie mondiale et des échanges internationaux, d'une part et le maintien à un taux proche de leurs niveaux actuels des cours du pétrole et des autres matières premières, d' autre part. A près de 80%, le continent exporte du pétrole, des minerais et des produits agricoles (les combustibles et les produits miniers occupant la plus grande part). "Tous ces produits d'exportation ont été durement frappés par la crise économique. La concentration des exportations africaines vers les marchés américains et européens - pratiquement les deux tiers - explique la sévérité de l'impact de la crise, transmise par le vecteur commercial", souligne la banque. Or, selon la Commission économique des Nations unies pour l' Afrique (CEA) et la Commission de l'Union africaine (UA), le commerce interrégional, qui aurait pu atténuer les effets de la crise, ne représente qu'à peine 10% des échanges totaux du continent.