«La crise financière menace de précipiter à brève échéance des millions d'Africains dans la misère et d'attiser les conflits sur le continent», a soutenu Dominique Strauss-Kahn, président du Fonds monétaire international (FMI). Selon les estimations du FMI, la croissance économique africaine a chuté de 5,25% en 2008 à 2,25% en 2009. l'avenir est sombre. Face à ce maelström mondial, la Banque africaine de développement (BAD) devrait tenir son assemblée annuelle en mai prochain à Dakar (Sénégal) pour justement étudier les répercussions de la crise financière sur le continent africain. Pour ce faire, la BAD compte mettre en place un programme d'action dans la perspective d'atténuer les répercussions de la crise mondiale sur l'Afrique, et dont les progrès de croissance des dix dernières années risquent d'être anéantis. «Les progrès du continent au cours des dernières années sont aujourd'hui remis en cause par des facteurs extérieurs sur lesquels l'Afrique n'a pas de prise», selon le rapport de la Banque africaine de développement. L'Afrique, épargnée auparavant en raison du faible degré de développement de son marché, subit à présent l'onde de choc. Effectivement, la contraction de l'activité économique mondiale a eu un effet direct avec comme corollaire le repli des investissements étrangers projetés avant la crise. A ce sujet, le directeur de l'institution de Bretton Woods avait prédit une chute de plus de 20% des investissements directs étrangers sur le continent africain. D'autre part, les pertes colossales des pays dépendants de leurs exportations en matières premières dues à la diminution du commerce mondial a eu aussi un effet négatif sur le taux de croissance de ces pays. Toujours selon le même rapport, «les effets de la crise mondiale sont aujourd'hui plus visibles, entraînant une contraction des échanges commerciaux, principal moteur de la récente forte croissance en Afrique». Par conséquent, la réunion de la BAD prend tout son sens dans cette conjoncture morose. Le groupe BAD, institution de financement du développement, a pour objectif de renforcer le progrès économique et social de ses pays membres. Ainsi, lors des Assises de Dakar, le Conseil des gouverneurs de la BAD débattrait sur les perspectives économiques africaines, des marchés des capitaux africains ainsi que de leur mise au service du développement du continent en élaborant des stratégies d'amélioration des performances économiques. Il faut savoir que l'assemblée de la BAD est composée de 53 pays africains, dont l'Algérie, et de 24 pays membres non africains.