Une pénurie de lait en sachet a été signalée dans plusieurs wilayas d'Algérie. L'approvisionnement habituel des distributeurs de cet aliment vital a été réduit. La cause de cette pénurie est due au manque de la matière première, à savoir la poudre distribuée en quantité insuffisante aux producteurs et aux transformateurs de lait. Pourtant, l'Etat a élaboré de nouveaux mécanismes afin de réguler ce marché. Or, la pénurie de lait pasteurisé en sachet refait surface. Cette fois-ci, la baisse des quotas est due essentiellement à des blocages multiples au niveau des ports du pays. En effet, la Direction générale des douanes vient d'engager des enquêtes approfondies auprès des transformateurs de lait en poudre, notamment ceux bénéficiant des subventions de l'Etat. Les premiers éléments d'information révélés par cette opération laissent apparaître plusieurs pratiques frauduleuses dues essentiellement au recours à la majoration des factures d'importation de lait en poudre qui est considérée comme la deuxième principale denrée alimentaire en Algérie après les céréales. A cet effet, une dizaine de procès-verbaux d'infraction ont été rédigés à l'encontre de certains importateurs de cette matière. Par conséquent, des perturbations ont été constatées au niveau des laiteries suite à une baisse considérable des quotas de poudre de lait fournis par l'organisme de régulation, ONIL, aux transformateurs. Pour les services du ministère de l'Agriculture, l'objectif primordial réside dans la mobilisation de la production locale pour en finir définitivement avec le recours systématique aux importations. Il s'agit d'une démarche en mesure de répondre à l'objectif visant à passer d'une importation massive de la poudre de lait vers le développement de la collecte de lait cru. A cet égard, les services du ministère ont fait état d'une production globale de 2,6 milliards de litres de lait cru attendue à la fin de l'année en cours, soit une croissance de près de 15% par rapport à l'année dernière. Les besoins nationaux sont estimés à 3,5 milliards de litres par an. Mais, la problématique est dans l'intégration de cet énorme potentiel dans le circuit de la transformation. En effet, la collecte du lait cru n'a jamais dépassé le cap des 15% du volume global de la production locale. S'agissant du même contexte, il est à rappeler que plusieurs mesures financières et matérielles ont été mises en place par le gouvernement depuis 2009. Certes, l'État a accordé à cette filière stratégique une subvention d'une valeur de 12 milliards de DA. Elle se répartit comme suit : 12 DA/litre à l'éleveur, 5 DA/litre au collecteur, 4 DA/litre à l'intégration du lait cru dans la production du lait en sachet subventionné à 25 DA/litre. La facture globale des laits et produits laitiers s'est établie à 862,76 millions de dollars en 2009, contre 1,28 milliard de dollars l'année d'avant, soit une baisse de 32,9%.