Les commerçants détaillants, les épiciers et autres revendeurs, contactés hier, ont été avertis par les distributeurs que leurs approvisionnements habituels seront réduits ces jours-ci. Une pénurie de lait est signalée depuis trois jours dans plusieurs wilayas du pays notamment dans le centre où ce produit de première nécessité est resté hier encore introuvable. Selon nos informations, cette situation va durer encore plusieurs jours. Les commerçants et les épiciers contactés hier ont été avertis par les distributeurs que leurs approvisionnements habituels seront réduits ces jours-ci. “On nous a informés que le lait sera distribué ces jours-ci un jour sur deux”, nous a affirmé un épicier de Boumerdès. À Réghaïa, le sachet de lait a été cédé, hier, à 30 DA par des revendeurs improvisés. Ce qui a ajouté à l'inquiétude des citoyens qui se sont précipités sur les épiciers pour s'emparer des quantités distribuées le jour-même. Ils ont peur de revivre le spectre de la pénurie vécue en 2007 à cause toujours de la pénurie de la poudre de lait. La cause de cette pénurie est due au manque de la matière première, à savoir la poudre de lait distribuée en quantité insuffisante aux producteurs et aux transformateurs de lait. L'usine de Giplait (ex-Onalait) à Boudouaou qui couvre quatre wilayas du centre (Alger, Boumerdès, Bouira et Blida) et qui d'habitude produit plus de 268 000 litres n'arrive à n'en produire que 220 000, faute de poudre de lait. “Nous attendons un arrivage de 30 tonnes de poudre pour aujourd'hui pour parer à ces difficultés momentanées”, nous a affirmé une source de cette unité précisant que “cette pénurie va disparaître à partir du 4 mars, date à laquelle l'usine recevra son quota réglementaire qui est de 268 000 litres.” Mais les perturbations vont certainement s'étaler au-delà de cette date comme nous l'ont précisé des producteurs privés de la wilaya de Boumerdès et d'Alger qui se plaignaient de la distribution de la matière première pour leur permettre de satisfaire le marché national en sachets de lait. Selon eux, l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), chargé de l'importation de la poudre et sa ventilation aux producteurs, ne les alimente pas suffisamment en poudre. Une situation qui les oblige à diminuer la production. C'est le cas de l'unité de Coprolait de Boudouaou qui n'arrive à produire que 37 000 litres par jour au lieu des 120 000 programmés. Cette unité, qui fait travailler plus de 140 travailleurs, risque de mettre la clé sous le paillasson si cette situation perdure, affirme un cadre de cette entreprise qui alimente elle aussi les wilayas du centre. Nos tentatives pour joindre hier les responsables de l'Onil pour connaître leur version sont restées vaines. L'on sait que cet organisme tente de réduire le volume de l'importation de la poudre. L'Onil veut réduire les achats externes pour les remplacer par le lait cru collecté. Un programme de relèvement du taux d'intégration de lait cru dans leur production du lait pasteurisé a été tracé pour les 128 laiteries dont 16 publiques. Mais visiblement, ce programme éprouve des difficultés à s'appliquer sur le terrain.