L'Algérie continuera, selon le ministre de l'Agriculture et du développement rural à importer le blé tendre et le maïs. " Il y a un programme pour développer de nouvelles surfaces destinées à la production du maïs. Il y a des chances pour que nous maintenions le même niveau de production de l'orge et du blé dur pour ne pas être obligé d'importer ", a-t-il indiqué hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Il faut savoir dans ce sens que les importations de blé de l'Algérie depuis l'UE ont atteint 1,5 millions de tonnes durant les quatre derniers mois, ont 600 000 durant ce mois de septembre, selon les derniers chiffres publiés par le Conseil international des céréales (CIC). Le volume global des importations en blé serait, selon les mêmes données proche de celui de l'année dernières avec où 5,7 millions de tonnes de blé importé en 2009 contre 6,486 millions en 2008. Cela place l'Algérie comme septième plus gros importateur mondial de blé après l'Egypte, l'Océanie, le Brésil, l'Europe, le Japon et l'Indonésie, selon le classement du Conseil international des céréales. La France reste le principal fournisseurs de l'Algérie puisque notre pays a déjà importé 200 000 tonnes de blé le 13 août 2010, 300 000 tonnes le 17 juillet et 400 000 tonnes le 24 juin. Néanmoins cette année, la situation des marchés céréaliers est délicate. Frappée par la sécheresse et les incendies, la Russie a décidé d'imposer un embargo sur ses exportations de céréales. Cela a eu un impact sur le marché. Troisième exportateur mondial, la Russie a vendu plus de 18 millions de tonnes de blé en 2009, assurant ainsi 14 % des échanges mondiaux. Le retrait de la Russie, début août, a semé la panique chez les acheteurs qui multiplient les appels d'offres tous azimuts afin de sécuriser leurs approvisionnements. A l'image de l'Egypte, premier importateur mondial (7 Mt par an) laquelle passe une, voire deux, commandes chaque semaine contre un seul achat mensuel en année normale. Or actuellement, seuls les Américains et les Français sont capables de ravitailler le marché mondial et croulent sous la demande. Aux Etats-Unis, les ventes dépassent le million de tonnes depuis cinq semaines consécutives alors que 720.000 tonnes leur suffiraient pour atteindre l'objectif final. En Europe, la France monopolise plus de la moitié des 4,3 Mt de certificats d'exportation accordés par Bruxelles depuis le 1er juillet et le début de la campagne commerciale. Dans le bras de fer qui l'oppose aux Américains, la France semble posséder de sérieux atouts, notamment la faiblesse de l'euro qui la rend plus compétitive sur la scène internationale et un coût de fret plus faible pour acheminer la marchandise vers les ports du Moyen-Orient et du Maghreb, là où les besoins sont les plus criants cette année. En outre, au plan européen, la France est débarrassée de la concurrence des blés allemands, réputés pour leur haute qualité, mais qui ont souffert d'une humidité excessive et partiront, pour une bonne moitié, vers l'alimentation animale. Stimulé par cet afflux de commandes, le prix du blé s'est envolé ces dernières semaines sur les ports français. Lundi sur les quais de Rouen, la tonne de blé se négociait autour des 230 euros contre à peine 130 euros à la mi-juin avant la moisson, soit une hausse de près de 80 %. Si l'actuelle augmentation des cours des céréales fait le bonheur des céréaliers français, elle inquiète les éleveurs obligés de faire face à une hausse de leurs coûts d'approvisionnement.