L'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) a annoncé, hier, l'annulation de l'attribution provisoire de quatre projets d'études à des sociétés étrangères. Le premier marché concerne les études détaillées de la nouvelle ligne ferroviaire Laghouat-Ghardaïa qui avait été attribué au bureau d'études canadien Dessau international. La même société a perdu un autre contrat relatif aux études de la nouvelle ligne ferroviaire Bouchegouf-Khroub par Guelma. L'Anesrif a également procédé à l'annulation de contrat d'études détaillées de la nouvelle ligne ferroviaire Ouargla-Hassi Messaoud qui a été confié au bureau d'études espagnol Getinsa. Le quatrième contrat annulé concerne les études de la ligne Ghardaïa-Ouargla. Il avait été attribué provisoirement au groupement de bureaux d'études sud-coréens Saman-Hanguk-Dongsan-Gyeongin. L'attribution de ces quatre projets n'a pas été validée par la Commission nationale des marchés publics, selon l'Anesrif. Ces annulations vont de fait induire la relance des processus d'appel d'offres pour les marchés susmentionnés. Or, la réglementation régissant les contrats publics vient de changer. Ainsi, désormais pour obtenir des contrats publics, les groupes étrangers devront, dans l'avenir, s'engager à investir en Algérie dans le cadre d'un partenariat avec une entreprise locale. Un article de la LFC 2010 précise que les cahiers des charges des appels d'offres internationaux "doivent prévoir l'obligation, pour les soumissionnaires étrangers, d'investir dans le cadre d'un partenariat, dans le même domaine d'activité, avec une entreprise de droit algérien, dont le capital est détenu majoritairement par des nationaux résidents". Ainsi, pour remporter un contrat en Algérie, un groupe étranger devra s'engager à prendre une participation dans une filiale commune avec un groupe algérien. Aussi, les modifications du code des marché publics permettent favorisent les entreprises nationales qui bénéficient désormais d'un taux de préférence nationale de 25 % au lieu de 15 % auparavant. Notons, d'un autre côté, que l'Anesrif compte revoir son mode de gestion. Conformément à sa vocation d'outil de management des chantiers ferroviaires et son rôle qui consiste à veiller à la bonne réalisation des projets et de s'assurer de leur livraison dans les délais fixés, cet organisme public veut optimiser la gestion de ses grands projets, en sollicitant les experts nationaux pour une étude d'organisation de l'Agence ainsi que l'élaboration des procédures de gestion. Le recours de cet organisme à l'expertise nationale est justifiée par les appels incessants des pouvoirs publics à privilégier les nationaux par rapport aux étrangers. La démarche de cette Agence qui se charge de la conduite d'un programme ambitieux de modernisation et d'extension des chemins de fer, dans le cadre de l'importante enveloppe allouée à ce secteur durant les cinq prochaines années, obéit aux strictes recommandations du président de la République concernant l'exécution diligente du programme quinquennal 2010-2014. Le chef de l'Etat a, maintes fois, appelé à la livraison des projets dans les délais impartis. Il a également mis en garde contre les surcoûts des projets engendrés par les mauvaises appréciations des études préliminaires et la nonchalance des organismes en charge des projets. L'Anesrif compte, à travers sa démarche d'optimisation de ses ressources de gestion, se conformer aux exigences de la nouvelle mouture du code des marchés publics, mais surtout mener à bien sa mission de conception, préparation et réalisation des investissements ferroviaires. Pour ce faire, cette agence dispose des infrastructures, des moyens techniques et des compétences scientifiques et organisationnelles nécessaires à sa mission de maître d'ouvrage délégué par le ministère des Transports.