Le programme de réhabilitation et de modernisation des chemins de fer, lancé par le gouvernement algérien, se poursuit avec le démarrage prochain des travaux de construction et la réalisation de deux nouvelles lignes ferroviaires. Il s'agit de la ligne entre Thénia et Bordj Bou Arréridj, de 175 km et la ligne entre El Affroun et Khemis Miliana de 50 km, qui viennent d'être confiées au groupement sino-turc CCECC-Ozgun, après près de deux ans d'attribution provisoire. En effet, la Société de Construction de Chemin de fer de la Chine (CRCC) a annoncé, vendredi dernier, que sa filiale, la Société de Construction de Génie civil de la Chine (CCECC) et son associée turque Ozgun ont obtenu du gouvernement algérien l'attribution définitive d'un contrat d'un montant de 1,8 milliard d'euros pour la construction de la ligne ferroviaire de 175 km entre Thénia et Bordj Bou Arréridj. Le groupement sino-turc devra cependant achever le projet dans un délai de 48 mois. Outre la ligne ferroviaire Thénia-Bordj Bou Arréridj, le groupement sino-turc a également obtenu le feu vert de l'Anesrif pour entamer les travaux de construction d'une autre ligne ferroviaire de 50 km entre El Affroun et Khemis Miliana. Ce projet d'un montant de 431 millions d'euros, a été également attribué provisoirement, il y a deux ans, en juillet 2007. Il y a lieu de signaler que le démarrage des travaux de réalisation de ces nouvelles lignes ferroviaires a été retardé notamment à cause du temps mis par l'Agence nationale des études et du suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) pour attribuer définitivement ces deux grands projets. D'autres investissements ferroviaires sont en attente depuis plusieurs mois d'une attribution définitive de la part de l'Anesrif pour le démarrage des travaux. Le retard mis entre l'attribution provisoire et l'attribution définitive de ces projets ferroviaires s'explique par plusieurs facteurs. En effet, l'Anesrif a connu beaucoup de changements à sa tête ces dernières années, avec le départ de deux directeurs généraux. D'autant plus que les études ferroviaires sont rarement maturées et la Commission nationale des marchés, qui doit donner son quitus est, débordée par les projets lancés dans le cadre du Plan de relance économique 2004-2009 d'un montant de 150 milliards de dollars. Par ailleurs, l'Anesrif a lancé récemment, dans le cadre de son programme, deux appels d'offres pour la réalisation d'études de nouvelles lignes électrifiées. Le premier projet concerne la réalisation d'une ligne de chemin de fer électrifiée pour relier Zéralda, à l'ouest d'Alger, à Gouraya, dans la wilaya de Tipasa sur 90 km. La vitesse d'exploitation retenue est de 160 km/h, selon Anesrif. Cette ligne sera reliée au réseau ferré de la banlieue d'Alger, via la future liaison ferroviaire qui va relier Birtouta et Zéralda. Le réseau ferré de la banlieue de la capitale s'étend de Thénia, à l'est, jusqu'à El Affroun, à l'ouest. Outre la ligne Zéralda-Gouraya, l'Anesrif a lancé un autre appel d'offres pour la réalisation des études d'une nouvelle liaison ferroviaire électrifiée entre M'sila et Boussaâda, sur 65 km, pour une vitesse d'exploitation de 220 km/h. Il faut rappeler que le gouvernement a consacré 18 milliards de dollars pour la modernisation des chemins de fer en Algérie. Le programme, qui s'étale sur un quinquennat, concerne notamment la modernisation du réseau ferroviaire, via l'électrification de 1700 km de la rocade nord et la construction de nouvelles lignes entre le nord et les Hauts-Plateaux, ainsi que le remplacement des vieilles locomotives diesel par des trains électriques, modernes et rapides. Samira Hamadi