Le président russe, Dmitri Medvedev, se rendra en visite officielle à Alger, le 6 octobre en cours, a indiqué le Kremlin dans un communiqué rendu public vendredi. Les médias moscovites ont commencé, depuis déjà plusieurs semaines, à spéculer au sujet de cette visite très attendue par les hommes d'affaires et les politiques des deux pays. Medvedev tentera, certainement, d'aplanir le chemin pour les entreprises de son pays qui veulent avoir leur part dans les 286 milliards de dollars dégagés par le gouvernement algérien dans le cadre du plan d'investissements publics 2010-2014. Le président russe serait accompagné, lors de cette visite, intervenant sur invitation de son homologue, le président Bouteflika, d'une forte délégation d'hommes d'affaires désireux d'intégrer le marché algérien. Une démarche qui survient à la suite de l'appel lancé, juin dernier, par le ministre des Finances, Karim Djoudi, invitant les entreprises russes à "soumissionner pour la réalisation des grands projets portant sur le développement des infrastructures". Djoudi a déclaré, à la même occasion, que l'Algérie est disposée à asseoir "un partenariat basé sur l'encouragement mutuel des investissements et le transfert du savoir-faire". Il faut dire, toutefois, que l'éventuel entrée en force des entreprises russes sur le marché algérien est soumise à une rude concurrence asiatique et européenne. La Russie, fournisseur traditionnel de l'ANP, cherchera à avoir un traitement de faveur pour ses investisseurs en quête de bonnes affaires dans une conjoncture où l'Algérie se prépare à signer les accords de libre- échange avec l'Union européenne. Un état de fait qui incitera les deux pays à étendre leur partenariat basé, jusqu'ici, sur l'achat par l'Algérie d'équipements militaires russes, à d'autres secteurs commerciaux et industriels. Il y a lieu de noter, en outre, que le domaine de l'énergie ne sera pas en reste dans le menu de cette visite, qui survient deux années après celle qu'avait faite Bouteflika à Moscou, en 2008. Gazprome est déjà sur le sol algérien où elle a commencé, le mois de mars dernier, le forage de son premier puits de pétrole. Mais le projet cher au géant russe reste le gazoduc TSGP ( Trans-Saharan Gas Pipeline), devant relier le Nigeria à l'Europe à travers le Sahara algérien, en passant par le port de Béni saf ou celui d'El-Kala. Selon les observateurs, le gouvernement algérien serait intéressé par le savoir-faire russe en matière d'énergie nucléaire. Un créneau où Moscou n'est pas seul en lice. Les Français avaient déjà offert leur services nucléaires lors de la visite de Sarkozy en Algérie, en 2007. Signalons, enfin, que, hors armement, les échanges commerciaux entre les deux pays restent faibles. Le volume des échanges commerciaux civil, n'a pas dépassé les 500 millions de dollars, en moyenne, au cours des dernières années. Le montant des achats militaires, quant à lui, tournait autour de 1,5 milliards de dollars par an. Farouk Djouadi Une centaine d'hommes d'affaires russes attendus à Alger Un forum d'affaires algéro-russe se tiendra du 6 au 8 octobre prochain à Alger. Selon le Conseil des hommes d'affaires algéro-russes, la rencontre verra la participation d'une centaine d'hommes d'affaires russe. Le forum, selon la même source, sera l'occasion pour examiner de nouvelles perspectives de coopération économique. Selon la même source, une exposition des produits et services russes sera organisée durant les trois jours du forum.