Les prix des matières premières alimentaires ont repris leur souffle cette semaine, le sucre finissant la semaine en baisse après avoir atteint des sommets en plus de six mois, mais restaient à des niveaux élevés en raison de l'intérêt continu des investisseurs spéculatifs. Après avoir progressé jusqu'à vendredi, les cours de la fève brune ont terminé la semaine en légère baisse, les investisseurs profitant d'un rebond des cours pour engranger quelques bénéfices, notaient des analystes. Les cours du sucre ont poursuivi leur progression jusqu'au milieu de la semaine, grimpant à des plus hauts depuis plus de six mois, avant de finir la semaine en repli, sur fond de nouvelles rassurantes sur la production du Brésil, le premier exportateur mondial. Le sucre a atteint 638 livres la tonne mardi à Londres, un record depuis début mars, et 27,17 cents la livre mercredi à New York, un somment depuis le 17 février. "Les principales régions productrices du Brésil bénéficient actuellement de pluies importantes, ce qui améliore les perspectives à moyen terme" de production dans des zones qui ont récemment subi une période de sécheresse, ont relevé les experts de Commerzbank. La tonne de cacao avait atteint vendredi 1.938 livres à Londres et 2896 dollars à New York, des plus hauts depuis respectivement début septembre et mi-août, avant de finir sous leur niveau de vendredi dernier. En outre, les perspectives d'une offre robuste pesaient sur les cours. En effet, la nouvelle récolte, entamée cette semaine, du premier producteur mondial, la Côte d'Ivoire, "devrait démarrer sur les chapeaux de roue, grâce à des conditions météorologiques favorables", révélait la revue spécialisée The Public Ledger. Les cours du café ont gagné un peu de terrain cette semaine, portés par un regain d'intérêt des investisseurs spéculatifs, et par des inquiétudes sur la récolte en Colombie, premier producteur mondial d'arabica. Les cours du café ont bénéficié d'un affaiblissement du billet vert, rendant plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises, des fonds spéculatifs notamment, notait Ralph Hawes, analyste de la maison de courtage Sucden. Autre source de soutien pour les cours, "environ un tiers des plantations de café en Colombie sont touchées par une maladie (...) qui pourrait entraîner une stagnation de la production", rapportait The Public Ledger. D'après la revue spécialisée, cette maladie, des mycoses provoquées par l'alternance de périodes de sécheresse et de fortes pluies, s'attaque aux feuilles des caféiers et réduit leur capacité à absorber la lumière, menaçant ainsi la croissance des plantes. Contrairement à certaines idées reçues, les matières premières agricoles comme le maïs sont parfois plus volatiles encore que le pétrole ou les métaux, par exemple, et peuvent connaître de brusques variations, comme ce fut le cas en 2007-2008 ou, dernièrement, sur les prix du blé. Un nouveau cycle est peut-être entamé. Entre juin 2007 et juin 2008, les contrats à terme sur le maïs sont ainsi passés de 3 à 7,60 $ le boisseau, avant de retomber à 3 $ en moins de six mois, entre juin et décembre 2008. Ce genre d'actif est donc à manier avec précaution, en étant conscient de leurs mouvements violents. Depuis juin 2009, les cours de la céréale sont restés coiffés par une oblique baissière qui, actuellement proche de 4 $, vient d'être dépassée ces dernières semaines, donnant un signal d'achat assez net quelques semaines après le blé. En outre, auparavant, les cours ont déjà franchi un niveau horizontal à 3,78 $, qui fait désormais office de solide support. Les indicateurs mathématiques confirment ce regain de forme du maïs, en particulier le MACD, qui a dépassé une oblique descendante, de même que les cours quelques semaines avant, signe avant-coureur d'un rebond de la céréale. La moyenne mobile à cent jours, également proche de 3,78 $, renforce la pertinence de ce niveau d'invalidation.