Les métaux précieux ont connu une semaine en dents de scie, suivant les mouvements du dollar sur un marché sans volume à l'approche des fêtes de fin d'année, les métaux platinoïdes terminant en hausse au dernier fixing de la semaine alors que l'or et l'argent ont fini stables. Mardi, les métaux précieux avaient plongé alors que le dollar touchait un plus haut depuis le 4 septembre, à 1,4218 dollar pour un euro. Alors que la faiblesse du dollar avait été le principal vecteur de la hausse de l'or et de l'argent depuis le mois de septembre, son brusque renforcement depuis début décembre a pesé sur les prix. "Les métaux précieux sont finalement repartis à la hausse hier (mercredi), profitant d'un affaiblissement du dollar, de mauvais indicateurs américains ayant entraîné un mouvement vendeur sur le billet vert à l'approche des fêtes de Noël, mettant ainsi fin à une semaine de fort gains pour le billet vert", commentait James Moore, analyste du cabinet Bullion Desk. Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis ont baissé de manière inattendue, de 11% en novembre aux Etats-Unis, à leur plus bas niveau depuis avril, alors que les analystes prévoyaient une hausse. Par ailleurs, l'indice de confiance des consommateurs américains, mesuré par l'Université du Michigan, a été révisé à en baisse de à 72,5 pour décembre, même s'il reste en forte hausse comparé à novembre. Les dépenses de consommation ont elles progressé en novembre pour le deuxième mois de suite, de 0,5%, mais un peu moins que ne le prévoyaient les économistes (+0,6%). Les cours de l'or se sont stabilisés en fin de semaine, se maintenant juste au-dessus du seuil de 1100 dollars l'once. L'once d'or est tombée mardi à 1074,88 dollars, soit un plus bas depuis début novembre, loin de son record absolu de 1226 dollars, touché le 3 décembre, à la faveur d'un dollar faible et d'un intérêt croissant des pays émergents qui cherchent à diversifier leurs réserves. Le métal jaune continue à être fortement corrélé aux mouvements du dollar, notaient des analystes. "Etant donné l'ampleur de l'intérêt spéculatif pour l'or et l'absence de nouvelles données sur les fondamentaux (de l'offre et la demande, ndlr), des facteurs de court terme comme le renforcement du dollar devraient continuer à peser sur les prix", commentait Suki Cooper, analyste chez Barclays Capital. Les cours de l'argent ont terminé presque stables, après un creux à 16,74 dollars l'once mardi. "Etant donné ses fondamentaux faibles et le fort intérêt des investisseurs pour l'argent en tant qu'alternative bon marché à l'argent, celui-ci est plus susceptible de subir la pression d'un dollar qui se renforce", notait Suki Cooper. Les cours des métaux platinoïdes ont fini la semaine en hausse après être tombés mardi à leur plus bas niveau en six semaines. De leur côté, les cours des métaux de base ont continué leur progression cette semaine, soutenus par des achats spéculatifs et par un accès de faiblesse du dollar. Jeudi, le zinc a touché un plus haut depuis mars 2008, l'étain un sommet en plus de 14 mois, et le nickel a retrouvé son niveau de fin octobre. Hésitant en début de semaine, le marché s'est inscrit nettement en progression à partir de mercredi, à la faveur d'un recul du dollar, après une série d'indicateurs décevants aux Etats-Unis. Tout affaiblissement de la monnaie américaine pousse les investisseurs vers les matières premières, une manière de se protéger contre une perte de valeur de leur capital. Les gains de prix des métaux après des indicateurs moins bons qu'attendu "soulignent que l'intérêt continu des fonds d'investissement soutient le marché", commentaient les analystes du cabinet Base Metals. Profitant du repli du dollar, les cours du CUIVRE continuent de se rapprocher de leur pic de début décembre. Le 2 décembre, le métal rouge avait atteint 7170 dollars la tonne, son niveau le plus élevé depuis 14 mois. Il s'en est approché jeudi en allant jusqu'à 7130 dollars. Le rebond du cuivre incite les producteurs à rouvrir des unités de mines qu'ils avaient mises en sommeil au plus fort de la crise, quand les prix s'étaient effondrés. Pour ce qui des valeurs alimentaires, celles-ci ont évolué sur une note contrastée cette semaine, café et cacao subissant des prises de bénéfices après leurs récents sommets, tandis que le sucre touchait un nouveau record depuis 28 ans. Comme sur l'ensemble des marchés financiers, les volumes d'activité ont fortement diminué ces dernières séances, à l'approche des fêtes de fin d'année, soulignaient les analystes. Synthèse R.T.M.