Le ministre de l'aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, a proposé, mercredi à Tunis, d'adopter un programme global pour aider les pays affectés par la sécheresse et la désertification avec à leur tête l'Algérie et les pays du Sahel. Intervenant à la 4e conférence islamique des ministres de l'Environnement, tenue dans la ville de Hammamet (Tunisie), le ministre a souligné que cette région traverse une grave crise avec l'augmentation des températures, de la sécheresse, de l'avancée des sables et de la désertification, d'où la nécessité, a-t-il dit, "d'apporter aide et soutien aux pays affectés par ce phénomène effrayant". Dans ce sens, le ministre a appelé à "l'élaboration et à l'adoption d'un programme global complémentaire financé par la Banque mondiale (BM) et le Fonds international pour l'environnement et les pays membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), en vue d'aider les pays exposés à ce genre de crises à surmonter les problèmes de la désertification et de la sécheresse". M. Rahmani a également mis en garde contre les dangers de la désertification sévissant dans certains pays, notamment en Algérie, et dans les pays du Sahel (Mali, Tchad, Niger, Maurétanie et Burkina faso) ce qui se répercute sur la dynamique de développement et sur les économies nationales, notamment dans le domaine de l'Agriculture et de l'hydraulique. Abordant les moyens susceptibles de réduire ces crises qui affectent l'humanité, la flore et la faune, le ministre a rappelé la décennie de l'ONU 2010-2020 qui vise essentiellement à préserver les déserts du monde et à lutter contre la désertification et la sécheresse. Il s'agit là, a-t-il dit, de l'initiative algérienne ratifiée par l'Assemblée générale de l'ONU. Le ministre a, par ailleurs, insisté sur l'importance historique et la dimension écologique des déserts du monde qui constituent, a-t-il dit, le berceau de l'Humanité toute entière, d'où la nécessité d'exploiter la mondialisation pour développer les régions sahariennes de par le monde, tout en préservant l'identité et les us et coutumes de ces peuples. Notons que les participants aux travaux de cette conférence ont souligné l'importance des efforts du monde islamique dans la protection de l'environnement et la réalisation du développement durable. Ils ont également appelé à accélérer les procédures de création d'un observatoire régional d'alerte précoce contre les catastrophes naturelles en coordination avec l'organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) et la création d'un conseil islamique de l'eau. Concernant la protection de l'environnement et le développement durable, la conférence a mis en avant l'implication des pays islamiques dans les efforts déployés au niveau international pour faire face au phénomène de l'effet de serre et intensifier la participation des Etats membres et des organisations de la société civile à la conférence de la convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques (Cancun-Mexique 2010). La conférence a exhorté la mise en place d'un mécanisme de coordination pour les pays islamiques afin de soutenir les programmes locaux de lutte contre la désertification, renforcer l'échange d'expertises et d'expériences pour faire face à l'impact du phénomène de la désertification, tirer profit des fonds d'adaptation aux changements climatiques et des mécanismes de développement propre, conformément au programme d'action islamique pertinent. La déclaration de Tunis incite les Etats membres à multiplier les manifestations nationales et régionales pour célébrer l'année internationale de la jeunesse et invite le président de la 4e conférence islamique des ministres de l'environnement à présenter "l'appel de Tunis sur la jeunesse et la biodiversité aux différentes instances des Nations unies sur la diversité biologique" prévue au Japon pour adoption. Les travaux de la conférence ont été ouverts mardi avec la participation de délégations de 57 pays dont la délégation algérienne conduite par le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, Chérif Rahmani.