Le lancement de l'Année internationale des déserts et de la désertification 2006, qui a eu lieu en marge des travaux de la 60e session de l'Assemblée générale des Nations unies, a fait l'objet d'une conférence-débat. Le thème est de la plus haute importance d'autant plus que de graves menaces pèsent sur une grande partie de la population mondiale telles que la sécheresse et l'avancée du désert et qui ont des conséquences en termes d'insécurité alimentaire, de migration et de disparition des causes de désertification. Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire et président de la fondation Déserts du monde (FDM), présent à New York, a tenu à le préciser. Il a relevé la diminution constante des stocks du sol du fait des modèles irrationnels de consommation et du poids démographique, estimant que « ce mode de consommation risque de mettre en danger les ressources dont auront besoin les générations futures pour assurer leur propre développement ». A propos des engagements internationaux et la réalité vécue sur le terrain, M. Rahmani a indiqué que « c'est à la réduction de cet écart entre les discours généreux et les politiques concrètement mises en œuvre » que l'on doit s'atteler. Il a annoncé l'accueil par l'Algérie en octobre 2006 d'un sommet mondial de haut niveau, dont le thème choisi en corrélation avec l'année internationale portera sur « la désertification et la lutte contre la pauvreté et la migration », ainsi que l'inauguration dans le courant de l'année prochaine de l'Institut des déserts du monde, à Ghardaïa. Profondément préoccupée par l'aggravation de la désertification, en particulier en Afrique, et ses répercussions d'une portée considérable sur la réalisation des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du millénaire, en particulier celui relatif à l'élimination de la pauvreté, l'assemblée générale des Nations unies a décidé de déclarer 2006 Année internationale des déserts et de la désertification. Le but est aussi de sensibiliser davantage le public et de protéger la diversité biologique des déserts ainsi que les communautés autochtones et locales et les connaissances traditionnelles des populations touchées par ce phénomène. Plus de 110 pays ont des terres arides qui sont potentiellement menacées par la désertification. L'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine sont les régions les plus menacées par la désertification. Un tiers de la superficie des terres émergées du globe (4 milliards d'hectares) est menacé par la désertification, et plus de 250 millions de personnes sont directement affectées par ce problème. 24 milliards de tonnes de sols fertiles disparaissent chaque année. La désertification a des effets sur tous les aspects de la vie, ce qui souligne à quel point l'environnement et les moyens de subsistance sont interdépendants.