Le projet pour le moins ambitieux initié par les européens et qui a pour nom Desertec compte à la fois sécuriser le vieux continent dans le domaine de l'approvisionnement en énergie solaire et donner aussi des opportunités aux pays de la rive sud de la méditerranée pour développer cette nouvelle technologie dont le savoir-faire est détenue pour le moment par les pays développés. Mais le projet toujours en gestation pose certains problèmes comme le transport de l'énergie. Le directeur de l'Unité de développement de la technologie du Silicium, a relevé l'importance de ce volet en soulignant de manière globale que "l'Algérie n'est pas suffisamment préparée pour ce projet ". Invité hier de la chaîne IIIde la Radio nationale, Messaoud Boumaour, a clairement indiqué que le problème est également " politique " sans préciser les contours de cette question. Une chose est sûre par contre, notre pays dispose de moyens non négligeables pour devenir un des leaders dans la fabrication de l'énergie solaire avec un niveau d'ensoleillement le plus levé dans le monde de " 1500 à 2000 heures annuellement ". Pour lui, le solaire est sans conteste " l'énergie de demain qu'on ne peut dissocier de la sécurité alimentaire ". Plus explicite, il affirme que dans les prochaines années les problèmes alimentaires, énergétiques et l'eau seront " cruciaux ". D'où la " nécessité de développer le solaire et l'utiliser dans l'agriculture notamment d'autant que l'Algérie en a les moyens ". Mais de tels projets demandent " l'intervention de l'Etat qui doit accompagner les agriculteurs en leur octroyant des crédits et des aides car il s'agit d'investissements lourds ", a-t-il indiqué. A propos de l'unité qu'il dirige, Messaoud Boumaour, a précisé que les premiers panneaux photovoltaïques de 50 mégawatts seront fabriqués en Algérie à partir de " 2012 ". Le projet d'une enveloppe de " 100 millions d'euros nécessite des matériaux comme le silicium ". Cette matière pour le moment sera importée car le silicium algérien n'est pas encore raffiné mais vu les quantités dont dispose notre pays, la " future usine sera approvisionnée en silicium produit localement ". Toutefois, cette étape demande une maîtrise de la technologie et des infrastructures industrielles modernes. Dans ce cadre, Messaoud Boumaour, a annoncé que le ministère de l'énergie a sollicité les responsables de l'unité qu'il dirige dans le but de développer cette industrie. Une telle industrie générera des " bénéfices à l'économie nationale en permettant à tout un réseau de sous-traitances de se développer chez nous et de créer des milliers de postes d'emploi ". Messaoud Boumaour regrette par ailleurs que la loi de 2004 sur le développement des énergies renouvelables ne soit toujours pas accompagnée de textes d'application. Un retard à rattraper comme celui de l'après-pétrole et l'Algérie, a-t-il dit, " est déjà en retard de 50 ans dans ce domaine ".