L'Institut Wuppertal en Allemagne et le CREAD ont récemment publié un rapport sur les approches et perspective du développement des énergies renouvelables en Algérie et du transport de l'énergie électrique verte vers l'Europe. Aussi et dans le débat actuel sur le rôle des énergies renouvelables dans le futur système d'approvisionnement énergétique européen, des projets, tels que " Desertec " et le " Plan solaire méditerranéen ", envisagent l'exploitation du grand potentiel énergétique solaire et éolien de l'Afrique du nord pour approvisionner l'Europe en électricité verte. Ces projets proposent l'installation de grandes stations solaires, des parcs éoliens ainsi qu'un réseau électrique international pour le transport de l'électricité vers l'Europe. Les deux initiatives lancées par les deux pays les plus influents au sein de l'Europe des 27 pour fournir au continent européen l'énergie électrique qui proviendrait des installations solaires en plein désert algérien, pourraient être concurrencées, directement par une autre initiative qui émanerait du gouvernement algérien. La France avec son projet Transgreen, qui sera probablement intégré dans le plan solaire méditerranéen dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, et le projet allemand Desertec, devront faire mieux pour faire adhérer l'Algérie à ces projets qui nécessitent des fonds colossaux. Doté d'un fort potentiel d'ensoleillement et sa situation géographique, notre pays est un partenaire incontournable dans la mise en œuvre des plans solaires transméditerranéens. Actuellement en valse-hésitation à rallier l'un de ces projets, l'Algérie veut donner la primauté à son propre programme solaire. Pour reprendre les propos du président-directeur général du groupe Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, "l'Algérie compte développer sa propre stratégie de développement des énergies renouvelables". Il faut savoir dans ce sens que Sonelgaz compte investir dans la production d'énergie électrique d'origine solaire. A cette fin, sa filiale SPE, qui contrôle 75% des capacités de production d'électricité, est chargée d'installer entre 2013 et 2020 une capacité de production d'électricité d'origine solaire totalisant 365 MW. Le rythme de réalisation sera de 10 MW en 2013 puis 50 MW/an à partir de 2014. Aussi, une étude, qui vient d'être publiée par le CREAD et l'institut Wuppertal en Allemagne tente de fournir un premier aperçu de la situation et position particulière de l'Algérie. En raison de sa situation géographique et de sa position stratégique dans le domaine de l'énergie, l'Algérie est très susceptible de jouer un rôle clé en méditerranée dans l'approvisionnement de l'électricité d'origine renouvelable dans le futur. L'étude publiée vise pose plusieurs questions : Comment est considérée l'Algérie par les promoteurs européens dans les scénarios d'exportation d'électricité renouvelable ? quelles sont les options technologiques pour l'Algérie pour produire de l'électricité renouvelable et de la transporter à l'Union européenne ? quel est le cadre institutionnel actuel, juridique et réglementaire de ces projets en Algérie ? quelle est la position des acteurs algériens en la matière et enfin dans quelle mesure les exportations d'électricité renouvelable cadrent avec les objectifs stratégiques de développement de l'Algérie ? Une équipe interdisciplinaire de chercheurs algériens et européens a été mis en place afin d'examiner ces questions.