La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) a consenti depuis sa création en 1975 jusqu'en 2009, un volume de financements de 3 milliards 800 millions de dollars américains couvrant plus de 1000 opérations d'assistance technique et projets de développement en Afrique, a révélé vendredi à Tripoli, le directeur général de l'institution financière, Abdelaziz Khelef. Ces financements accordés sous forme de prêts ont bénéficié à plus de 40 pays auxquels s'ajoutent 60 prêts d'aide à la balance des paiements dans 32 pays, a indiqué M. Abdelaziz Khelef, affirmant que les projets de financement sont considérés comme prioritaires et inclus dans les plans de développement des pays bénéficiaires, alors que les financements d'opération technique sous forme de dons sont accordés pour réaliser des études de faisabilité économique et technique concernant les investissements pour les projets. Le directeur général de la Badea a précisé à la Pana que les financements de son institution ont couvert les infrastructures de base (51% des engagements financiers) ; l'agriculture et le développement rural (23%) ; l'énergie (6,2%) ; l'industrie (1,5%) ; le secteur social (5,5%) ; le secteur privé (2,7%) et l'assistance technique (2,9%). M. Khelef a indiqué que la BADEA a mis en place un plan quinquennal 2010-2014 qui a atteint 1000 millions de dollars, à raison de 200 millions de dollars annuellement, soit une augmentation de 100 millions de dollars par rapport au plan précédent 2005-2009 qui était de 900 millions de dollars, "ce qui prouve que les activités de l'institution n'ont pas été affectées par la crise financière mondiale qui a éclaté en 2008". Il a signalé que les secteurs qui bénéficieront en priorité du financement de ce plan demeurent l'infrastructure de base et l'agriculture ainsi que la promotion du monde rural, afin d'assurer un développement durable aux pays du continent africain. Le responsable de la Badea a indiqué que son institution n'impose pas des conditions déterminées aux pays africains bénéficiaires de ses prestations ni ne joue un rôle de redresseur de l'économie, affirmant que la Badea est une institution financière arabe "au service de l'amitié arabo-africaine". Créée en 1973 en application de la résolution du sixième sommet des Etats de la ligue arabe (LEA) tenu à Alger, la BADEA dont le capital détenu par 18 pays arabes est passé de 450 millions de dollars en 1975 à 2800 millions de dollars en 2009, a pour mission de contribuer au développement de la coopération économique, financière et technique arabo-africaine. Notons que les engagements de la BADEA comprennent, outre les prêts destinés au financement de projets de développement, les facilités accordées dans le cadre de l'Initiative d'allégement de la dette en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), les dons octroyés au titre de l'assistance technique et les aides d'urgence. La Badea est une institution financière, dont les fonds viennent des gouvernements des Etats membres de la Ligue des Etats arabes (LEA), signataires de l'Accord portant création de la Banque le 28 février 1974. Institution internationale autonome, la Badea est dotée de la personnalité juridique internationale pleine et entière, et d'une totale autonomie tant administrative que financière. Elle est régie par les dispositions de son accord de création et par les principes du droit international. La banque a été créée en réponse aux objectifs visant à consolider la coopération économique, financière et technique entre les deux régions africaine et arabe, concrétisant ainsi la solidarité arabo-africaine et constituant une assise solide pour le projet de coopération basé sur l'égalité et l'amitié. A cette fin, La Banque a été chargée de contribuer au financement du développement économique des pays africains non membres de la Ligue des Etats arabes, inciter les capitaux arabes à participer au développement économique africain et contribuer à octroyer l'assistance technique nécessaire au développement de l'Afrique.