Les prix du pétrole évoluaient en légère hausse hier à l'ouverture des échanges, malgré un rebond de la monnaie américaine, alors que les grèves en France perturbaient fortement la production du pays. Vers 13H10 GMT/15h10 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre s'échangeait à 81,66 dollars, en hausse de 41 cents par rapport à vendredi. Pendant les échanges électroniques précédant la séance à la criée, il était retombé à 80,35 dollars, "en raison du rebond du dollar", a observé Phil Flynn, de PFG Best Research. "Le pétrole a testé des seuils techniques sans les franchir, on a donc un petit rebond", . "Il semble que la remontée du pétrole soit plus technique qu'autre chose", a-t-il ajouté. "Mais le marché ne semble pas sûr de lui". La chute spectaculaire de la monnaie américaine depuis la mi-septembre a rendu plus attractives les matières premières, libellées en dollars, ce qui a poussé le baril de moins de 75 dollars à environ 84 dollars la semaine dernière. Mais le billet vert, qui a touché vendredi son plus bas niveau en neuf mois face à l'euro, en 15 ans face au yen, se reprenait lundi. "Les grèves en France ont peut être un impact, parce que cela va peut être augmenter les exportations américaines vers l'Europe", a ajouté M. Flynn. "Mais à court terme, le dollar et la Bourse restent les facteurs dominants". La grande majorité des raffineries françaises sont bloquées, ou leur fonctionnement est perturbé, en raison du mouvement de grèves actuel. En conséquence, de nombreuses stations-service étaient en rupture de stock de carburant lundi dans le pays. "La grève dans les ports et raffineries en France, en cours depuis 19 jours, a provoqué des difficultés d'approvisionnement dans le pays et clairement à une augmentation des prix des produits pétroliers en Europe", ont relevé les analystes de Commerzbank. "Il semble que le marché a besoin d'avoir plus de précisions sur les futures mesures d'assouplissement monétaire" que pourrait prendre la banque centrale américaine (Fed) pour aider l'économie et, en raison de cette incertitude, "le dollar a rebondi nettement, ce qui tire vers le bas les prix du brut", expliquait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB. L'appréciation du billet vert écorne l'attractivité des achats de pétrole, libellé en dollars, pour les investisseurs qui détiennent d'autres devises. "Des prises de bénéfices entrent probablement également en jeu pour faire baisser le marché. Si l'on regarde le renchérissement du dollar et des places boursières en berne, les prix du pétrole devraient avoir une journée difficile", ajoutait-il. En revanche, la poursuite de la grève qui paralysait toujours en France douze raffineries ainsi que le terminal pétrolier Fos-Lavera (Bouches-du-Rhône, sud) pourrait continuer d'affecter le marché européen des produits pétroliers et apporter son soutien à des cours du brut hésitants. "Jusqu'à présent, aucun issue à cette situation n'est en vue. En réalité, le situation devrait même empirer, avec de nouvelles actions annoncées par les routiers et les cheminots", observaient les analystes de JBC Energy.