Le comité de coordination de la recherche agronomique et de l'appui technique chargé d'apporter son assistance aux agriculteurs a tenu, dimanche à Alger, sa première réunion d'évaluation en présence du ministre de l'Agriculture et de Développement Rural, Rachid Benaissa. Installé en septembre 2009, ce comité a pour objectif d'apporter une assistance technique aux agriculteurs et éleveurs par les différents instituts spécialisés que compte le secteur, a expliqué le coordinateur du comité Foued Chehat, également directeur de l'institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA). Il a été crée sur le modèle de l'institut brésilien spécialisé dans la recherche agricole et la vulgarisation "Embrapa", regroupant tous les intervenants de ce secteur au Brésil, y compris les entreprises, a-t-il ajouté. L'approche retenue par ce comité est fondée sur un encadrement de proximité des agriculteurs qui exige une définition d'un plan d'action à partir d'ateliers thématiques organisés au niveau régional, auquel il faudra associer les acteurs locaux (chambres de l'agriculture, association professionnels, vétérinaires, vulgarisateurs, industriels) pour les impliquer dans l'identification des programmes de recherches et développement et des programmes d'appui, a expliqué M. Chehat. Au cours de la campagne 2009-2010, le comité de coordination a organisé quatre ateliers thématiques, l'un sur la réhabilitation de la Mitidja et les trois autres sur les filières oléicole, lait et pomme de terre, a-t-il poursuivi. Concernant la réhabilitation de la Mitidja, il a été retenu un plan d'action visant l'amélioration de la production et de la productivité plus particulièrement dans l'agrumiculture, et l'arboriculture fruitière, les cultures maraichères, la tomate industrielle et l'élevage du bovin laitier. Les équipes mises en place pour exécuter ces actions ont procédé notamment à l'identification des éleveurs candidats à la création de pépinières de génisses, à l'évaluation des couts liés au rajeunissement des plantations agrumicoles, à la réalisation, entamée, d'un inventaire de l'état des lieux pour les ressources et les points d'eau ainsi que l'état des équipements hydrauliques installés. Quant à la filière oléicole, il a été retenu par les professionnels un programme à mettre en oeuvre par les instituts techniques pour accélérer la mise à niveau des segments de production de plants, de l'oléiculture et de la transformation industrielle. Ce programme d'oléiculture vise l'extension de l'oléiculture sur une superficie d'un million d'hectares. Pour la filière lait, l'atelier a organisé à cet effet dans la wilaya de Souk Ahras la mise au point d'un plan opérationnel qui doit identifier les agriculteurs pouvant jouer le rôle d'éleveurs leaders, dont deux ou trois susceptibles de mettre en place des pépinières de génisses dans cette wilaya et les wilayas limitrophes (Guelma, Annaba, El Tarf). Ce plan va renforcer l'encadrement technique des éleveurs et les aider à créer des coopératives de collecte de lait et de l'offre de services aux éleveurs. S'agissant de la filière pomme de terre, les recommandations formulées à cet effet ont été traduites en plan opérationnel qui vise essentiellement un soutien, de la part des instituts, à la création d'association ou coopératives pour faciliter l'acquisition d'intrants et matériels à moindre coût, l'augmentation des capacités de stockage sous froid de la semence et de la pomme de terre et l'élargissement de la couverture assurance des risques liées à certains maladies et parasites. Intervenant à l'issue de la présentation de ce bilan d'activité, M. Benaissa s'est félicité du travail effectué par ce comité en soulignant qu'il était ''très positif''. ''En six mois de création seulement, ce comité a réussi à créer une méthode de travail et les instituts ont pu mutualiser leurs moyens et surtout tracer pour les années à venir une voie qui va renforcer cette dynamique'', a-t-il déclaré à la presse à l'issue de cette réunion. Les plans d'actions retenus par ce comité de coordination seront financés par le ''programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique'' auquel l'Etat alloue 24 milliards de DA par an, a fait savoir le ministre. Outre ces actions, le comité de coordination devrait élaborer un autre programme particulier pour accompagner les agriculteurs désireux de créer des serres multi-chapelles autour des grandes villes afin de compenser les centaines d'hectares de terres agricoles perdus à cause de l'urbanisation accrue, a-t-il ajouté. Ces serres peuvent produire toute l'année et leur rendement est trois fois plus élevés que les serres ordinaires, selon le ministre.