L'évolution macro-financière de l'Algérie se caractérise par l'émergence d'une position financière solide conjuguée à une performance économique robuste en termes de forte croissance (plus de 5% en moyenne annuelle). Cette position est renforcée particulièrement par l'accumulation des réserves officielles de change qui ont atteint 90,96 milliards de dollars à fin juin 2007 contre 77,78 milliards de dollars à fin décembre 2006. C'est ce qu'a indiqué hier le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, lors de la présentation du rapport des tendances monétaire et financière au premier semestre 2007. Ce niveau des réserves de change représente, selon M. Laksaci, plus de 3 années d'importation de biens et services de l'Algérie. Elles constituent, selon lui, un « élément de sécurité très important pour l'économie nationale contre d'éventuels chocs externes ». Ce niveau est également « une bonne garantie pour la création monétaire au niveau interne ». Il est à noter que l'augmentation des réserves de change a été dopée par la hausse du prix des hydrocarbures dont le pays tire près de 98% de ses devises. Par ailleurs, dans un contexte de fortes fluctuations des taux de change des principales devises sur les marchés internationaux, la Banque d'Algérie dit poursuivre la politique de flottement dirigée pour assurer la stabilisation du taux de change effectif de la monnaie nationale. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué à ce propos que la stabilisation du taux de change effectif réel du dinar à son niveau d'équilibre a été observée depuis 2003. En ce qui concerne le fonds de régulation des recettes, à partir duquel sont financés les déficits globaux du Trésor, ses disponibilités sont en nette progression se situant à plus de 3000 milliards de dinars. Selon le rapport de la Banque d'Algérie, l'encours de la dette extérieure à moyen et long termes de l'Algérie est tombé à 4,5 milliards de dollars à fin juin 2007, alors qu'il était passé de 16,4 milliards de dollars à fin décembre 2005 et à 9,45 milliards de dollars à fin juin 2006. Il est à noter également une augmentation du niveau de financement de l'économie et une part importante du secteur privé dans l'encours total des crédits (54% en 2007 contre 52,8% en 2006). Après la stabilité monétaire qui a émergé en 2005, l'inflation continue d'évoluer au premier semestre 2007, comme en témoigne la hausse modérée des prix à la consommation mesurée par la variation de l'indice annuel moyen de 2,5% en 2007 contre 1,6% pour l'année 2005. Cependant, le taux d'inflation est passé de 1,66% à fin décembre 2005 à 2,5 à fin juin 2007, sous l'effet d'une hausse significative des prix des produits alimentaires.