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L'Algérie, entre aisance financière et inquiétudes pour l'avenir
Publié dans Le Maghreb le 24 - 10 - 2010


Docteur Abderrahmane MEBTOUL (1)
Le premier Ministre et le gouverneur de la banque d'Algérie ont présenté le bilan économique devant le parlement les 20/21 octobre 2010. Il s'ensuit les résultats suivants. Au 31/12/2009 les réserves de change ont été 147,221 milliards de dollars (hors droits de tirage spéciaux), la dette extérieure globale a été de 5,413 milliards de dollars, 3,92 milliards de dollars de dette à moyen et long termes et 1,5 milliard de dollars de dette à court terme, les ressources du fonds de régulation des revenus ont atteint les 4316,5 DA à la fin 2009 et les réserves du Trésor environ 4 milliards de dollars au
premier semestre 2010. Après avoir enregistré un excédent record en 2008 avec 34,45 milliards de dollars, la balance des paiements a enregistré en 2009 un excédent de 0,41 milliards de dollars et les exportations d'hydrocarbures ont reculé de manière substantielle en 2009 enregistrant 44,41 milliards de dollars, soit une baisse de 42,46% par rapport à 2008. La Banque d'Algérie a poursuivi l'absorption de l'excès des liquidités bancaires qui se sont stabilisées à 1.100 milliards de dinars par rapport au premier semestre 2009. Les importations ont accusé une légère baisse de 1,5 pc en raison du recul de l'importation des produits alimentaires (11 pc), les autres produits de consommation (30, 4 pc), les produits semi-finis (7,2 pc) et les biens d'équipement industriels (6,5 pc). La croissance économique aurait été de 2,4% du PIB global estimé à 10017,5 milliard de dinars soit 130 milliards de dollars e t es Les secteurs hors hydrocarbures ont réalisé en 2009 une croissance de 9,3 du PIB (une hausse de 3 points par rapport à 2008 ) l'année précédente) dont pour l'agriculture (20%), les services (8,8%),les bâtiment et des travaux publics (8,7%) avec la baisse du taux de chômage (10,2%), le gouverneur reconnaissant que , ces performances hors hydrocarbures " restent tributaires des programmes d'investissement publics alors que l'économie nationale demeure dépendante des ressources en hydrocarbures et des importations ". En dépit du recul enregistré dans les autres pays, l'inflation, enregistre en Algérie son plus haut niveau depuis dix ans (5,7%), tirée par la hausse des prix des produits alimentaires notamment les produits agricoles frais qui a remplacé l'inflation importée en 2009. Que penser de ces données ? L'objet de cette contribution est de situer ave objectivité le débat. L'Algérie ne saurait occulter les mutations mondiales , dont la ,nouvelle restructuration productive mondiale, la guerre récente des monnaies , aspirant adhérer à l'organisation mondiale du commerce ( OMC) et étant liée à un Accord de libre échange avec l'Europe, signé en toute souveraineté par le gouvernement algérien, applicable depuis le 01 septembre 2005 postulant un dégrèvement tarifaire progressif allant vers zéro horizon 2017/2020 qui aura un impact sur le choix des projets futurs, les entreprises algériennes étant les plus fragiles du bassin méditerranéen. Dans cet Accord, l'Algérie s'engage à aller résolument vers une économie de marché qui a ses propres règles de fonctionnement, n'existant pas d'économie de marché spécifique mais des spécificités sociales. Elle s'est engagée d'aller vers la libéralisation de son économie, ce qui saurait signifier ouverture sauvage mais une ouverture maitrisée. Pourtant des divergences se sont manifestées depuis la promulgation des lois de finances complémentaire 2009/2010 encadrant et limitant l'investissement étranger. Dialogue de sourd : l'Algérie reproche à l'Europe le manque d'enthousiasme dans l'investissement invoquant que les baisses tarifaires auraient entraîné un manque à gagner de 2 milliards de dollars en 2009 et seraient de 7 milliards de dollars horizon 2017 selon le document présenté par l'Algérie le 15 juin 2010 à Bruxelles lors de l'évaluation de l'Accord et l'Europe reproche à l'Algérie le manque de visibilité dans les réformes micro-économiques et institutionnelles. Les contraintes seront plus dures si l'Algérie adhère à l'organisation mondiale du commerce (OMC). Le nombre de questions posées à l'Algérie lors des négociations ayant certes baissé, pour fin 2009, étant passé de 325, à 96, mais restent les questions fondamentales toujours en suspens posées surtout par l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique, comme la dualité des prix du gaz, la libéralisation des services, la libre circulation des biens et des capitaux et une nette volonté politique d'accélérer le processus de privatisation des segments concurrentiels. Concernant la situation socio-économique, je fais le constat suivant :
1.-La population algérienne était de 35,6 millions d'habitants au 1er janvier 2010 et l'Office des statistiques ((ONS) prévoit une population de 36,3 millions d'habitants au 1er janvier 2011. Concernant la structure de la population, la répartition par âge fait ressortir que la population âgée de moins de 15 ans constitue 28,2% de la population totale et celle de moins de 5 ans, 10%, ce qui témoigne de l'augmentation récente de la natalité. La population active devrait dépasser les dix ( 10) millions et la demande d'emplois additionnelle varierait entre 300.000 à 400.000 personnes par an, nombre d'ailleurs sous estimé puisque le calcul de l'ONS applique un taux largement inférieur pour les taux d'activité à la population féminine, représentant pourtant la moitié de la population active et dont la scolarisation est en forte hausse. Pourtant le taux de chômage officiel est estimé à 10,2% en 2009 contre 11,3% en 2008 mais incluant les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques, les emplois dans la sphère informelle et les activités temporaires de moins de six (6) mois en majorité des emplois improductifs refaire les trottoirs ou désherber les routes.
2-Le taux d'emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. Selon les données statistiques tant de l' ONS que le bilan officiel de la situation socio-économique du Ministère des Finances diffusé lors de l'audience du président de la République le 25 août 2010 , malgré une injection massive de la dépense publique , l'Etat dépense 2 fois plus que la moyenne des pays émergents d'Asie avec des résultats deux fois moindres . Le taux de croissance global de l'économie est relativement faible, sachant qu'un accroissement par rapport à un taux de croissance faible de l'année précédente (ce qui est le cas de l'Algérie) donne toujours en valeur relative un taux de croissance faible même si le taux est supérieur l'année qui suit. Il aurait été de 2% en 2007/2008, 3% en 2009, (contre 5% entre 2005/2006) et selon les prévisions internationales à 4 % en 2010, à 3,5% en 2011 et à 3,6% entre 2012 et 2014. Le produit intérieur brut en valeur nominale est de 154,4 milliards de dollars en 2009 et il est prévu à 161,9 milliards de dollars fin 2010 selon le FMI, montant en contradiction avec celui annoncé par le gouverneur de la banque d'Algérie car il faut raisonner à prix constants et non à prix courants de peu de signification ( déflater par la hausse des prix à la production) . Hors hydrocarbures, le taux de croissance officiel a été pour 2009 de 9,3% contre 6% en 2008 tiré essentiellement par l'agriculture et le BTPH, la loi de finances 2011 adoptée en conseil des ministres le 28 septembre 2010 donnant une prévision pour 2011 de 4% de taux de croissance du PIB dont 6% hors hydrocarbures. Face à ces données officielles notamment du taux de croissance, l'on peut démontrer aisément à partir du renversement de la matrice du tableau d'échange inter- industriel que la rente des hydrocarbures participe pour plus de 80% directement et indirectement à travers la dépense publique au taux de croissance officiel, ne restant aux seuls créateurs der richesses que moins de 20% dans la création de la valeur. Entre le taux de croissance réel et le taux de chômage officiel, nos calculs donnant un taux de chômage corrigé bien plus important 3.-Pour le gouvernement, le taux d'inflation a été de 1,6 % en 2005, 3% en 2006, à 3,5 % en 2007, 4,5% en 2008, 5,7% en 2009 et 5,4% en glissement annuel pour 2010. Or, selon un document relatif à une étude sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, du centre de recherche américain, Casey Research en date du 6 mars 2008, le taux d'inflation en Algérie serait 12 % pour l'année 2008, contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena.. Le taux d'inflation officiel repose sur un indice largement dépassé, alors que le besoin est historiquement daté. Un agrégat global comme le revenu national par tête d'habitant peut voiler d'importantes disparités entre les différentes couches sociales. Une analyse pertinente doit lier le processus d'accumulation la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. Certes, le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 15 000 dinars ces dernières années, à prix courants, mais devant déflater par le taux d'inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d'achat. Aussi, une interrogation s'impose : comment est-ce qu'un Algérien, qui vit au SNMG, (140 euros par mois, soit 4 euros par jour alors que le kilo de viande est depuis les six mois de 2010 de 10 euros) fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement,la crise du logement (même marmite, même charges) et les transferts sociaux qui atteindront plus de 1.200 milliards DA en 2011, soit 18% du budget général de l'Etat et plus de 10% du PIB (taux identique entre 2009/2010) jouent temporairement comme tampon social ?4-Les exportations pour 97,6% en 2009 représentées par les hydrocarbures libellées en dollars, d'où l'importance d'être attentif aux fluctuations des taux de change au niveau international, ont reculé d'environ 40% en 2009 par rapport à 2008. Selon le bilan de Sonatrach , en valeur, les exportations de l'année 2009 se sont élevées à 44,3 milliards de dollars contre 76,9 milliards de dollars en 2008, les prix du pétrole brut étant, en moyenne annuelle, à 61,5 dollars le baril en 2009 contre 99,2 dollars le baril en 2008. Selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS), du 22 janvier 2010 les exportations hors- hydrocarbures, demeurent très marginales avec seulement 2,4% des exportations globales, soit l'équivalent de 1,05 milliard de dollars, enregistrant une diminution de 46% en 2009 par rapport à 2008. Concernant justement les importations, dont 60% environ libellées en euros, ( toute augmentation de la valeur d'euros gonflant la facture d'importation) , nous avons assisté à une légère diminution de 0,95%, celles-ci ayant atteint 39,10 milliards de dollars en 2009 contre 39,47 milliards de dollars en 2008, montrant clairement que les mesures édictées dans le cadre de la loi des finances complémentaire n'ont qu'un impact plus que limité sur l'évolution da la valeur de nos importations, l'essence de la hausse des importations étant l'envolée de la dépense publique.
5-Le bilan de l'investissement productif est mitigé. Selon les chiffres communiqués par l'Agence de développement des investissements, ANDI, fin juillet 2010, les déclarations d'investissement local, en termes de projets et non de réalisation, sont passées de 11.000 projets en 2007, à 17.000 en 2008, pour atteindre le chiffre symbolique de 20.000 en 2009 mais avec 1% seulement d'IDE. De ces projets, les chiffres avancés par l'ANDI, indiquent que ce sont les projets locaux qui sont dominants avec 99% des déclarations de projets. Pour ce qui est de la répartition des projets par secteur, c'est celui des transports qui attire le plus d'investissements depuis 2009 avec 60% en majorité des micro- projets, suivi par le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (16 %), du secteur de l'industrie (10 %), celui de l'agriculture (2 %).
Le nombre de projets étrangers déclarés en intention a été de 694 projets en 2008, dont 387 projets dans le secteur de l'industrie pour un montant en valeurs monétaires dérisoire, estimé à 88 millions dinars (moins de 1 million d'euros). D'une manière générale les investissements directs étrangers significatifs réalisés restent insignifiants en dehors des hydrocarbures, avec un déclin en 2009, 4 projets d'IDE.


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