La production de lait, pendant l'année 2010, est évaluée à 2.6 milliards de litres. Selon un document du ministère de l'Agriculture parvenu, hier, à notre rédaction, ce volume traduit une hausse de production de l'ordre de 378.7 millions de litres (+17%) par rapport à la moyenne annuelle obtenue ces cinq dernières années, qui est de 2.2 milliards de litres. La collecte de lait, ajoute-t-on, a atteint les 390.2 millions de litres, soit un accroissement de 169.9 millions de litres (+77%) par rapport à la moyenne annuelle de la collecte obtenue ces cinq dernières années, qui est de 220.3 millions de litres. Il faut dire, toutefois, qu'en dépit des améliorations constatées dans ce bilan, le volume de production est encore loin de couvrir la totalité des besoins de la population en matière de lait, estimés à plus de 3 milliards de litres. Comme l'a bien démontré la pénurie aiguë ayant touché le lait en sachet. Ces dernières semaines, les Algériens rencontrent des difficultés pour accéder à ce produit, importé sous forme de poudre avant qu'il ne soit transformé localement en liquide. La carence à l'origine de cette perturbation, selon les explications du ministre de l'Agriculture, Rachid Benaissa, se situe au niveau des distributeurs. Ces derniers ne se sont pas encore adaptés avec le nouveau mécanisme de distribution, a soutenu Benaissa, à plusieurs reprises. Il est à signaler que les problèmes de disponibilité du lait cru en Algérie ne sont pas dus uniquement à l'insuffisance de la production. La cause principale, diagnostiquée il y a longtemps déjà, est inhérente aux carences caractérisant les réseaux de collecte de lait cru. A se référer aux prestations des collecteurs qui ont amélioré leurs performances de + 77%, comme indiqué plus haut, on serait tenté de croire à l'imminence du règlement du problème de disponibilité de ce produit vital. Mais, si on examine les chiffres du département de l'Agriculture, on constate que l'écart entre le volume de production, (2,6 milliards de litres) et celui des quantités collectées (moins de 400 millions de litres), reste énorme. Il convient de rappeler qu'outre les mesures incitatives prises par le ministère de tutelle, les producteurs et les collecteurs du lait cru ont bénéficié, récemment, de l'exonération de l'impôt sur le revenu global (IRG) et de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS). Cette allégement fiscal, décidé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2011, aura certainement un impact positif sur cette filière importante. Il va sans dire que cette exonération donnera plus de moyens aux jeunes promoteurs travaillant dans l'élevage des vaches laitières ou ceux ayant monté des petites entreprises spécialisées dans la collecte du lait. Cette mesure permettra, en outre, de réduire la facture d'importation de la poudre de lait dont le prix sur le marché national est subventionné par l'Etat. Pour soutenir le prix public du lait ordinaire, vendu à 25 DA le sachet d'un litre, l'Etat consacre une subvention de l'ordre de 15 milliards de dinars. A titre indicatif, la facture d'importation de la poudre de lait a atteint, en 2008, plus de 750 millions de dollars. L'Algérie, qui dispose de 900.000 vaches laitières, importe 60% de sa consommation en poudre de lait pour couvrir ses besoins estimés à plus de 3 milliards de litres par an.