Le second tour de l'élection présidentielle, prévu pour demain dimanche en Guinée, a été une nouvelle fois reporté à une date qui reste à fixer, le président de la Commission électorale ayant affirmé, hier, devoir «faire un état des lieux» pour fixer «une date raisonnable et réalisable». «Il apparaît clairement à tous que l'échéance de dimanche n'est pas tenable à cause de toutes les contraintes, notamment celles liées aux derniers dysfonctionnements enregistrés dans la marche de la Commission électorale nationale indépendance (Céni)», a déclaré le général malien Siaka Toumani Sangaré, après avoir rencontré les acteurs de la politique guinéenne. Il convient de faire «un état des lieux à l'issue duquel une date réalisable et raisonnable sera fixée et communiquée dans les jours ou dans les heures à venir», a-t-il ajouté. Le général Sangaré s'est engagé à travailler à organiser dans un très bref délai le second tour de la présidentielle. «Permettez moi de bien évaluer la situation avant de fixer une date», a-t-il dit. Le second tour avait déjà été reporté une première fois quatre jours avant la date prévue alors, le 19 septembre. Il opposera l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui avait obtenu 43% des voix au premier tour du 27 juin, à l'opposant historique Alpha Condé (18%). Cette présidentielle est le premier scrutin libre en Guinée, ex-colonie française, qui n'a connu que des régimes dictatoriaux et autoritaires depuis son indépendance en 1958. A l'issue de sa rencontre avec le général Sangaré, Diallo avait estimé qu'il «y a très peu de chances que l'élection se tienne dimanche, étant donné l'ampleur des problèmes». Le général Sangaré a ensuite rencontré des dirigeants de l'alliance Arc-en-ciel, qui soutient Alpha Condé. L'un d'eux, François Lonsény Fall, ancien Premier ministre, a déclaré après la rencontre que «si la Céni estime qu'elle n'est pas en mesure d'organiser les élections le 24 octobre, elle devra nous donner une nouvelle date, mais la plus rapprochée possible». Diallo et Fall se sont accusés mutuellement de «violences» à l'égard de leurs sympathisants. Pour rappel, des violences s'étaient produites lundi et mardi à Conakry entre des partisans de Diallo et les forces de l'ordre qui avaient ouvert le feu, faisant des dizaines de blessés.