Les délégués de 193 pays peinaient vendredi à débloquer les négociations au dernier jour de la Convention sur la diversité biologique organisée à Nagoya (centre du Japon), faisant craindre un échec de la réunion. Le principal obstacle réside dans la fracture entre pays industrialisés et en développement sur la question du partage équitable des ressources génétiques, comme les médicaments extraits des plantes. Les délégués à la Convention se sont mis d'accord sur la plupart des objectifs, selon des participants, mais ne sont pas parvenus à un consensus sur les objectifs les plus épineux. La conférence doit fixer des objectifs à l'horizon 2020 pour ralentir ou stopper l'extinction alarmante des végétaux et animaux ainsi que la destruction des écosystèmes. Les scientifiques estiment que, faute d'action, la planète va connaître une accélération du rythme des extinctions et que, dans une nature où tout est lié, les conséquences en seront dévastatrices, que ce soit par l'épuisement des stocks de poisson ou en privant davantage d'humains de l'accès à l'eau potable. Une réunion de niveau ministériel vendredi après-midi avait pour but de trouver des accords et d'éviter une répétition du scénario du sommet sur le climat de Copenhague, qui s'était soldé par un échec en décembre dernier. Après deux semaines de négociations, la séance de travail finale devait s'achever à 18h locales, mais a été prolongée. Nathalie Rey, de Greenpeace International, évoquait "une course contre la montre pour obtenir un accord". "Tout le monde dit que nous ne pouvons pas rentrer chez nous les mains vides, donc il y a une vraie pression", a-t-elle ajouté. Les décisions sont prises par consensus à la conférence, ce qui signifie qu'un seul pays peut empêcher des accords. La biodiversité est toujours en danger et son statut n'a pas changé en cette année 2010, qualifiée d'" année internationale de la biodiversité " par les Nations unies. Bien que les efforts mis en place semblent payants, beaucoup de dispositions restent à améliorer pour alléger une longue liste d'espèces menacées. En effet, les espèces continuent de disparaître inexorablement et aujourd'hui 25.000 d'entre elles figurent sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La liste rouge de l'UICN classe les espèces selon sept catégories différentes (en fonction de l'importance de la menace qui pèse sur eux), allant des espèces sous " préoccupation mineure " jusqu'aux espèces " disparues ", en passant par les espèces " vulnérables " ou " en danger critique d'extinction ". Se basant sur ces données, 174 scientifiques du monde entier se sont plus précisément focalisés sur le devenir des Vertébrés. Selon les résultats de leurs recherches publiés dans le journal Science, 20 % des Vertébrés sont menacés d'extinction, soit 25 % des Mammifères et 41 % des Amphibiens ! De plus, 52 espèces de Mammifères, d'Oiseaux et d'Amphibiens se classent chaque année dans une catégorie plus près de l'extinction. La population de certaines espèces de vautours asiatiques a même décliné de 99 % en deux décennies.