Les deux journées consacrées par le Conseil national économique et social (Cnes), en formation "workshop", à la restitution des travaux conduits par deux comités ad hoc, relatifs, d'une part, à la promotion de lignes d'action visant la reformulation et le recadrage des stratégies de santé et, d'autre part, à l'examen et évaluation de la nouvelle dynamique démographique confrontée à la demande sociale, se sont achevées avec des conclusions. A l'issue de ces journées, le Cnes a appelé à agir afin de répondre aux nouveaux enjeux et défis posés en matière de santé publique. Tout en soulignant les "progrès notables réalisés dans notre pays en matière de santé publique", les conclusions des travaux font ressortir des dysfonctionnements structurels sur lesquels il convient désormais d'agir, afin de "répondre aux nouveaux enjeux et défis". Il a été, ainsi, jugé "impératif" d'adapter le système national de santé dans son ensemble aux problèmes de santé actuels et futurs, dans le cadre d'"une réforme profonde, globale et de portée prospective". Il a été observé, en outre, que la double transition démographique et épidémiologique intervient dans un contexte d'urbanisation rapide, de changement des modes de vie et des modèles de consommation alimentaire, dont les effets sur la santé de la population ont été mis en évidence par des enquêtes spécifiques réalisées récemment. Parmi les mesures proposées à cet effet, l'accent a été mis particulièrement sur le schéma d'organisation optimal de l'offre de soins, la carte sanitaire et les comptes nationaux de santé. En premier lieu, il s'agit du rétablissement de la continuité du parcours de soins par la mise en place d'une organisation territoriale "plus efficace" et d'une "nécessité impérieuse". Cette organisation doit être fondée sur un découpage constitué d'entités de base ou de districts sanitaires et la création de régions sanitaires devant assurer la prise en charge des besoins de santé d'une population bien déterminée. Le Cnes estime, en outre, que l'augmentation continue de la dépense nationale de santé et le manque de visibilité quant à la contribution des différents intervenants dans le financement "rend indispensable" l'institution des comptes nationaux de la santé, en vue de "rationaliser les modes de financement en fonction des ressources disponibles, tout en respectant les principes d'équité et de solidarité nationale". L'adaptation du système national de santé "doit aussi le mettre en capacité de répondre, de façon adéquate, à de nouveaux risques sanitaires majeurs", souligne l'analyse du Cnes, ajoutant que "la réponse à ces risques est obligatoirement multisectorielle, mais, a-t-on relevé, le système de santé est aux avant-postes du système de veille, de surveillance et d'alerte, de même qu'il est responsable de la prise en charge médico-sanitaire des populations victimes et ce, dans le cadre d'une politique de sécurité sanitaire nationale". Notons, par ailleurs, qu'il a été établi que la reprise de la natalité, enregistrée ces dernières années, est le résultat combiné de l'amélioration sensible des conditions de vie, au triple plan de la sécurité globale retrouvée, de l'amélioration des conditions de logement et de l'emploi, toutes choses qui favorisent la formation de nouvelles familles, et de l'arrêt du recul de l'âge au mariage.