M. Halim Benabdallah, ambassadeur d'Algérie à Bruxelles “L'impact de l'accord d'association avec l'UE est limité” La deuxième session du Conseil d'association Algérie-Union européenne s'est ouverte, hier, à Bruxelles en présence de M. Mohamed Bejaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères. Elle intervient dans une conjoncture tout à fait particulière. Selon l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, M. Halim Benabdallah, il s'agit de s'assurer de nouveau du soutien de l'Union européenne dans la lutte contre le terrorisme et de rechercher les moyens de renforcer la coopération dans ce domaine. L'ambassadeur, qui intervenait hier sur les ondes de la radio Chaîne III, a souligné que les différentes instances de l'UE se sont prononcées à ce sujet. Il est attendu au cours de cette session qu'on puisse constater le soutien renouvelé de l'UE, dit-il encore. L'ambassadeur de l'Algérie à Bruxelles estime également que l'Algérie a toujours dit que la lutte contre le terrorisme n'est pas terminée, qu'elle va se poursuivre et qu'elle appelle à plus de coopération internationale. D'après lui, la matérialisation de cette coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste devra intervenir à travers l'échange d'informations. " Cet échange d'informations se situe sur un plan bilatéral. Nous avons également un courant de coopération et de formation. Des programmes de coopération sont en train de se développer depuis un certain nombre d'années ". Le diplomate algérien révélera également que la question énergétique sera débattue à la lumière de la crise qui a secoué l'an dernier le marché du gaz et qui a eu pour conséquence le fait que l'UE s'inquiète pour la sécurité de ses approvisionnements énergétiques ". Il notera à ce sujet que le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères va enclencher un dialogue qui aura pour objectif de se " rassurer mutuellement dans ce domaine ". M. Benabdallah notera néanmoins qu'"il ne peut qu'y avoir une amorce de dialogue sur la question énergétique dans ses deux aspects. Le premier aspect a trait à la sécurité énergétique du point de vue européen et le second concerne la sécurité des approvisionnements de notre côté, et notamment pour ce qui est du gaz ". Il indiquera que la Commission et les instances communautaires ont exprimé une position, mais " on va faire amorcer le dialogue dans ce domaine. Il n'y aura pas de décision qui sera prise, il n'y aura pas de position commune qui sera prise, mais un échange de vue ". Interrogé sur le risque Algérie, M. Benabdallah indique que " le risque Algérie dépend de plusieurs facteurs et de plusieurs interprétations. Il avance qu'il y a l'évaluation politique qui est effectuée par les instances européennes et le risque proprement financier, qui est évalué par les organismes d'assurance et de réassurance et par les entreprises. Concernant la sphère économique et financière, de l'avis de M. Benabdallah celle-ci relève plutôt de l'aspect bilatéral et de chacun des pays de l'UE et des incitations qu'ils pourraient donner à leurs entreprises. Il fera remarquer que sur cette même question, " nous n'avons pas noté de réserves ou d'incitation à la prudence dans le domaine économique et financier ". Evaluant les échanges commerciaux entre l'UE et l'Algérie depuis notamment la ratification de l'accord d'association et son entrée en vigueur, l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles estime que l'impact sur le plan commercial, " est assez limité, pour une raison simple, la première liste de produits soumis au démantèlement tarifaire, est une liste encore restreinte qui touche essentiellement les matières premières ". Il dira que jusque-là, " le marché national n'a pas été inondé par les produits européens comme on s'y attendait". " L'accord est un instrument qui reste ouvert à la négociation par définition. Du côté européen, nous n'avons pas été destinataire d'une demande de renégociation. A ma connaissance du côté algérien, il n'y a pas eu de demande de renégociation ". Evoquant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, M. Benabdallah a rappelé que la question a été soulevée l'an dernier par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères M. Mohamed Bejaoui. Le constat est que les négociations n'ont pas beaucoup évolué depuis janvier 2005. Elles butent toujours, selon lui, sur la question de la libéralisation du secteur des services. " La partie algérienne considère qu'elle a fait des offres qui sont suffisamment substantielles. La commission de son côté, estime qu'il y a encore un effort à faire dans le domaine des services. Elle souhaite que l'Algérie face une sixième offre dans le domaine des services afin de pouvoir avancer dans les négociations ", conclura-t-il.