La production nationale de lait ne couvre que 50% des besoins du marché national qui s'élèvent en moyenne à 5 milliards de litres de lait par an. A raison de 4 milliards de litres de consommation directe et 1 milliard en produits laitiers. Pour subvenir à ses besoins grandissants, l'Algérie recourt ainsi à l'importation de 2,5 milliards de litres de lait annuellement. Selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui vient de publier une note sur la filière lait, l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), à lui seul, a importé durant l'année 2009 1,2 milliard de litres de poudre de lait de transformation. Le secteur privé a, quant à lui, importé 1,3 milliard de litres et de produits laitiers. L'Etat subventionne 30% de la quantité totale mise sur le marché, ce qui représente 1,5 milliard de litres. Le reste, soit 3.5 milliards de litres, sont mis sur le marché à prix libre. Pour réduire la dépendance de l'Algérie du marché extérieur en matière de lait, le ministère de l'Agriculture met en place plusieurs mesures dans le but de couvrir les besoins du pays à hauteur de 75% par la production nationale, notamment l'encouragement à la densification du réseau de collecte du lait cru. Ainsi, toute laiterie qui intègre du lait cru à raison de plus de 50% de ses capacités de production verra sa prime d'intégration passer à 5 DA par litre. Aussi, les laiteries qui utilisent totalement leurs capacités pour la production du Lait pasteurisé conditionné (LPC) avec du lait cru au prix soutenu de 25 DA, verront leur prime d'intégration passer à 7.5 DA par litre. Pour faire face aux pénuries de lait en sachet pasteurisé (subventionné par l'Etat), le ministère exige désormais des unités publiques qu'elles produisent 50% des besoins du marché. Ces unités bénéficieront de ce fait de poudre de lait à prix subventionné. Les laiteries privées seront sollicitées, par voie de réponse à la manifestation d'intérêt annuel, à participer à couvrir les autres 50%, sous réserve de répondre aux conditions édictées dans un cahier des charges. Et la priorité, comme le souligne la note du ministère, sera accordée aux laiteries qui participent au développement de la production nationale et à l'effort d'intégration. L'adhésion des laiteries privées à ce dispositif reste volontaire et individuelle", soulignant que "la priorité sera accordée aux laiteries qui participent au développement de la production nationale et à l'effort d'intégration. Pour les laiteries situées dans les zones steppiques et sahariennes et intéressées par la fabrication du LPC, elles seront liées par des conditions spécifiques avec l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), ajoute le ministère, sans en préciser les détails. Par ailleurs, le programme de développement de cette filière stratégique vise l'augmentation de la production nationale. Il s'agira de porter la couverture des besoins par la production nationale à au moins 75% au lieu de 50% actuellement", précise-t-on de même source. Cet objectif, ajoute le ministère, justifie les efforts que l'Etat aura à consentir en faveur des éleveurs aussi bien de bovins, camelins, qu'ovins. L'intervention de l'Etat dans ce domaine se traduit en primes à la production et en différents soutiens accordés à l'alimentation, à la génétique, à la santé animale, au bâtiment d'élevage et aux équipements, à l'organisation et la formation tout en tenant compte des spécificités locales (lait de chamelle ou de chèvre...). Le soutien de l'Etat concerne la mise en place des laiteries, de centres de collecte et l'octroi de primes à la collecte et l'intégration industrielle. Ainsi, "toute laiterie qui intègre du lait cru, à raison de plus de 50% de ses capacités de production verra sa prime d'intégration passer à 5 DA/litre intégré dans tout type de lait de consommation", fait savoir le ministère. En outre, les laiteries qui utilisent totalement leur capacités pour la production de LPC avec du lait cru, verront leur prime d'intégration passer de 5 à 7,5 DA/litre.