Au moins 222 attaques ont été menées par des colons juifs contre des Palestiniens entre mars 2008 et juillet 2010, dont la plupart ont eu lieu près d'El-Khalil en Cisjordanie occupée, a indiqué lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Selon les données de l'Ocha qui confirme une augmentation des attaques violentes dans la région d'El-Khalil, ces agressions ont fait 364 blessés, dont 93 enfants. Plus tôt lundi, un organisme international de Défense des droits de l'Homme a révélé que des enfants et des adolescents palestiniens "sont de plus en plus la cible d'agressions et d'attaques de colons israéliens". Quelque 38 cas d'attaques de colons contre des mineurs palestiniens ont été recensés et se sont soldées par la mort de trois adolescents alors que 42 jeunes étaient blessés, a indiqué dans un rapport, l'ONG Defence for Children International (section Palestine). Outre les colons, l'ONG rapporte également la complicité de soldats israéliens dans ces violences et ce "soit en y participant, soit en fermant les yeux, soit en s'en prenant ensuite aux victimes au lieu de s'en prendre aux agresseurs". En dépit de ces attaques, aucun colon n'a été inculpé, et les agresseurs agissent en toute impunité, déplore Defence for Children International dans le texte. Notons que le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a annulé une visite prévue hier dans la partie orientale d'El Qods occupée à la suite de l'opposition de Benjamin Netanyahu. Salam Fayyad avait l'intention d'inaugurer une rue dans le quartier de Dahiyat al Salaam, situé dans la partie de la ville annexée en 1967, mais Netanyahu a fermement rappelé lundi aux forces de sécurité israéliennes que toute activité de l'Autorité autonome palestinienne à El Qods Est était interdite. A la place, Fayyad s'est rendu dans un autre quartier situé juste en dehors de la ligne de démarcation, où il a visité une école dont la rénovation a été financée par l'Autorité palestinienne. Prié par la presse d'expliquer son changement de programme, le Premier ministre palestinien, un ancien économiste de la Banque mondiale, a répondu: "Qu'est-ce que vous attendiez? C'est ça l'occupation!"L'annexion par Israël de la partie orientale de la ville et ses faubourgs n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. Fayyad s'efforce, dans le cadre de l'autonomie limitée dont dispose l'Autorité palestinienne aux termes des accords d'Oslo de 1993 de poser les jalons d'un futur Etat palestinien en Cisjordanie. A Dahiyat al Salaam, Fayyad devait inaugurer une nouvelle artère pavée pour un coût de 96.000 dollars (près de 70.000 euros) grâce à des fonds palestiniens. Le quartier est situé hors du "mur" de sécurité israélien séparant El Qods occupée de la Cisjordanie. "Nous sommes ici pour mener à bien une entreprise sérieuse, la naissance de l'Etat de Palestine", a déclaré Fayyad en visitant l'école. "Nous sommes ici dans les faubourgs de la ville d'El Qods qu'Israël a occupée en 1967 et qui ne deviendront rien d'autre que la capitale éternelle de l'Etat de Palestine", a-t-il martelé.