Environ 410.000 hectares de champs de blé ont été détruits par la rouille noire qui s'est déclarée dans l'Etat régional d'Oromia (Ethiopie), a annoncé, mardi, dans un rapport hebdomadaire, l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La rouille noire (puccinia graminis) une maladie fongique dont l'effet sur le blé est comparable à celui du virus de la polio chez les humains, a parasité les cultures d'environ 65.000 producteurs de blé dans les régions du Centre de l'Ethiopie, avant de s'étendre aux régions de l'Est et du Sud, selon le rapport. Cependant, la campagne de pulvérisation menée par le gouvernement a permis de préserver 110.000 hectares et le ministère éthiopien de l'Agriculture prévoit d'aider 65.000 foyers affectés à pulvériser leurs champs, dans l'Etat régional des Nationalités du Sud (SNNP) et dans les régions d'Oromia et d'Amhara. Les autorités éthiopiennes ont consenti des efforts considérables pour contenir cette épidémie qui a affecté les champs dans les régions de l'Oromia, Arsi, Arsi ouest, Bale, Horogudru, Jimma et du nord et de l'ouest de Shewa. L'épidémie a également affecté certaines zones de l'Etat régional d'Amhara, notamment le sud de Gondar, Godjam - est et le nord et le sud de la région de Wollo, ainsi que dans l'Etat régional des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP). La FAO a souligné que l'infection a atteint son degré le plus élevé dans certaines régions, ajoutant que cette situation aura des répercussions négatives sur les prochaines récoltes prévues en novembre et décembre prochain. L'épidémie survient à un moment où l'Ethiopie vient de mettre au point deux nouvelles variétés de blé qui, selon les chercheurs, sont durables contre toute maladie du blé. Malheureusement, ces nouvelles variétés ne sont pas, jusqu'à l'instant, disponibles pour l'usage public. Ces variétés sont résistantes aux multiples agents pathogènes actuels tueurs du blé et aux éventuels futurs agents pathogènes de la rouille jaune et de la rouille de la tige et des feuilles du blé. Pour pallier à cette situation, le ministère éthiopien de l'Agriculture prévoit de soutenir quelque 65.000 foyers touchés dans les Etats d'Oromia, d'Amhara et des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP) en menant des opération de pulvérisation de fongicides. Les perspectives de la sécurité alimentaire en Ethiopie montrent une amélioration dans les cultures à cycle long, à la suite de pluies supérieures à la normale durant cette année. Les prix des aliments de base ont accusé une baisse et le pouvoir d'achat des ménages a augmenté en raison de l'amélioration des conditions physiques du bétail. En Ethiopie, l'agriculture est régulièrement malmenée par la sécheresse, la régression et dégradation des sols, le surpâturage, la déforestation, une forte densité humaine, un niveau élevé des impôts et enfin des infrastructures très insuffisantes. Cependant, l'agriculture est la ressource la plus prometteuse du pays, même si près de 5 millions de personnes ont encore besoin d'aide alimentaire chaque année, alors qu'il existe un potentiel d'autosuffisance en céréales. Selon les statistiques du ministère éthiopien de l'agriculture et du développement rural, la production céréalière totale de l'Ethiopie s'élève à 14 millions de tonnes. L'Ethiopie est le premier producteur de café en Afrique et possède l'un des plus grands cheptels du continent. Pays à vocation agricole, l'Ethiopie compte une population rurale de plus de 57 millions qui tire ses revenus de l'agriculture de subsistance.