Un nouveau champignon virulent, s'attaquant au blé, s'est propagé d'Afrique de l'Est et du Yémen vers les principales régions céréalières d'Iran, a mis en garde la FAO, mercredi dernier. Le champignon peut causer de lourdes pertes en détruisant des champs entiers. Les pays à l'est de l'Iran, tels que l'Afghanistan, l'Inde, le Pakistan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan et le Kazahstan, tous grands producteurs de blé, sont les plus menacés par le parasite et doivent être en état d'alerte, selon la FOA (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). On estime que jusqu'à 80% de toutes les variétés de blé semées en Asie et en Afrique sont susceptibles d'être victimes de la rouille des tiges du blé (Pucina graminis). Les spores sont essentiellement véhiculées par le vent sur de longues distances et à travers les continents. "La détection du champignon de la rouille du blé en Iran est très préoccupante", a déclaré Shivaji Pandey, directeur de la division de la production végétale et de la protection des plantes. "Le champignon qui se propage rapidement, pourrait fortement compromettre la production du blé dans les pays à risque. Les pays concernés et la communauté internationale doivent veiller à endiguer la diffusion de la maladie afin de réduire le risque des pays déjà en prise avec la flambée des prix des produits alimentaires". Le gouvernement de la République islamique d'Iran a informé la FAO que le champignon a été détecté dans certaines localités de Broudjerd et de Hamedan dans l'ouest du pays ; les tests de laboratoire en ont confirmé la présence. L'Iran a annoncé qu'il renforcera ses capacités de recherche pour affronter la nouvelle infection et mettre au point de nouvelles variétés de blé résistantes à la maladie.Apparu pour la première fois en Ouganda en 1999, le champignon du blé est baptisé Ug99. Le parasite s'est ensuite propagé jusqu'au Kenya et en Ethiopie porté par le vent. En 2007, une mission de la FAO a confirmé qu'il avait contaminé les emblavures du Yémen. La souche d'Ug 99 découverte au Yémen est plus virulente que celle qui sévissait en Afrique de l'Est. En 2007, l'Ethiope et le Kenya ont été victimes de redoutables épidémies de rouille de blé qui ont occasionné de lourdes pertes dans les rendements. La Borlaug Global Initiative (BGRI), mise en place pour combattre la rouille des céréales dans le monde entier, aidera les pays à mettre au point des variétés résistantes, à produire des semences propres de qualité, à améliorer leurs services de protection des plantes et de sélection végétale et à élaborer des plans d'urgence. La BGRI a été fondée par Norman Borlaug (père de la Révolution verte), le Cornell Unievrsity, le Centre international pour la recherche agricole en milieu aride (ICARDA), le Centre international d'amélioration du maïs e du blé (CIMMYT) et la FAO. La surveillance des maladies et la sélection du blé sont déjà en cours pour suivre la trajectoire du champignon et mettre au point des variétés résistantes à l'Ug 99. Toutefois, il faut davantage d'efforts pour obtenir des variétés résistantes ) à long terme et les mettre à la disposition des agriculteurs des pays touchés et des pays à risque. La FAO a exhorté les pays à renforcer la surveillance et à redoubler d'efforts pour lutter contre la maladie.