"La lutte contre la corruption dans mon pays, ne consiste pas simplement en la répression d'un crime, mais découle d'une volonté politique explicite traduite dans le programme du président de la République, à travers son engagement à renforcer les fondements d'un Etat de droit et à créer un climat approprié pour un développement global et durable". Le message lancé à partir de Macao, en Chine, par le ministre algérien de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, lors de son allocution à la 4e Conférence de l'Association internationale des autorités anti-corruption (AACA), est clair. Au-delà du fait que ça soit là une pichenette au dernier rapport de Transparency International qui vient de classer l'Algérie à la 105e position sur 178 pays, Il tend surtout à rassurer les potentiels partenaires de l'Algérie et à discréditer la thèse qui sème le doute quant la probité des institutions algériennes ainsi que de la classe politique. Celles-ci ont été mises au banc des accusés par une série de scandales financiers. Ce qui est loin d'être propre à l'Algérie qui se dote d'infrastructures de base favorisant les échanges économiques, mais cause énormement de tort à l'image de marque du pays, crédible et solvable à tout points de vue, notamment grâce à ses ressources naturelles, aux opportunités offertes mais aussi grâce à un matelas de 157 milliards de dollars. Le ministre algérien de la Justice qui a tenu aussi à rassurer en explicitant l'acclimatation qu'offre l'armada de textes législatifs et réglementaires appropriés et aux normes internationales "qui définissent le cadre général de la politique de lutte contre la corruption". Le Garde des Sceaux s'appuiera, notamment, sur la promulgation de la loi de 2006 qui couvre tous les aspects contenus dans la Convention des Nations unies de lutte contre la corruption, précisant la révision des textes relatifs aux fonctionnaires publics, souvent mis en cause, en améliorant, notamment, leurs conditions socio-économiques et à la mise en place des règles de déontologie concernant certaines fonctions et professions. Les garanties qu'a données M. Tayeb Belaïz, parti vraisemblablement pour plaider la cause algérienne, concernent surtout la révision du code de commerce, du code des marchés publics et du code des douanes ainsi que le renforcement du dispositif relatif à la prévention contre le blanchiment d'argent. "L'Algérie a participé à l'élaboration de la Convention des Nations unies contre la corruption et fut parmi les premiers Etats signataires de cet instrument ", avait affirmé M. Belaïz, soutenant que "notre pays a toujours pris part activement aux différentes rencontres de la Conférence des Etats parties et assuré le suivi des décisions qui en ont résulté". Il a également souligné que "le gouvernement algérien s'est attelé à renforcer le cadre de la coopération judiciaire et policière bilatérale par la conclusion de plus de 70 accords en matière d'entraide pénale et d'extradition".