A l'occasion de la remise du rapport final du Group consultatif de haut niveau sur le financement de la lutte contre le changement climatique, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé vendredi que l'objectif d'allouer chaque année, d'ici à 2020, 100 milliards de dollars à la lutte contre le réchauffement climatique est " financièrement possible et politiquement viable ". " Ce matin les coprésidents du Groupe m'ont remis leur rapport final. Il y est présenté des options de financement qui sont à la fois financièrement possibles et politiquement viable ", a déclaré Ban Ki-moon à la presse au siège de l'ONU à New York. " Plus tôt cette année j'avais demandé du Groupe d'identifier d'innovantes et nouvelles sources de financement pour atteindre l'objectif fixé par les pays industrialisés, lors de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de Copenhague en décembre dernier, d'allouer 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020 ", a-t-il ajouté. Le Groupe est composé de 19 membres et est coprésidé par le Premier ministre d'Ethiopie, Meles Zenawi et par son homologue de Norvège, Jens Stoltenberg. La création de ce groupe avait été annoncée en février par Ban Ki-moon. Des ministres, des responsables de banques centrales ainsi que des experts en finance publique et en développement forment le reste du groupe. " Le Groupe consultatif de haut niveau a conclu qu'il était possible de relever le défi pour atteindre l'objectif 2020. Cela nécessite de la volonté politique, des signaux appropriés des politiques publiques aux marchés et une ingéniosité financière ", a souligné le SG de l'ONU en précisant que des fonds du secteur public et du secteur privé seraient essentiels. La première étude scientifique globale du changement climatique est parvenue à la conclusion que les modifications de l'atmosphère, les océans, les glaciers et la calottes polaires montrent " sans équivoque " que la planète est en train de se réchauffer et que les activités humaines y contribuent de façon quasi certaine, a annoncé le Programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE). Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC) conclut que les récentes avancées dans la modélisation du climat et la collecte et l'analyse de données permettent aux scientifiques d'avancer avec un " très haut niveau de confiance " (au moins 9 chances sur 10) que les activités humaines sont la cause du réchauffement climatique. Le rapport a été rendu public à Paris lors d'une conférence sur le changement climatique à laquelle a participé la présidente de l'Assemblée générale, Sheikha Haya al-Khalifa. Ce rapport, qui est le premier d'une série de quatre qui seront publiés cette année, confirme aussi que l'accroissement notable des gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N20) depuis 1750 est le résultat d'activités humaines. Les quantités de dioxyde de carbone et de méthane dépassent de loin les niveaux préindustriels remontant à 650.000 ans. Les experts estiment qu'un doublement des gaz à effet de serre par rapport au niveau préindustriel causerait un réchauffement de 3 degrés Celsius en moyenne, avec une fourchette de 2 à 4,5 degrés. Un réchauffement encore pus important aurait été enregistré si les émissions de particules polluantes et d'autres aérosols n'avaient pas compensé l'impact des gaz à effet de erre, principalement en reflétant les rayons solaires vers l'espace, souligne le rapport. Les experts préviennent que le réchauffement sera marqué par des extrêmes de température plus importants, y compris par des vagues de chaleur ;, de nouveaux schémas de passage de vents, des sécheresses aggravées, des précipitations plus importantes dans d'autres régions, la fonte des glaciers et des glaces de l'Arctique, ainsi que l'accroissement du niveau des mers. " Si ces conclusions sont préoccupantes, les décideurs sont maintenant armés des dernières données disponibles pour répondre à ces nouvelles réalités ", a affirmé Michel Jarraud SG de l4omm. Ce dernier a aussi rappelé que la montée du niveau des mers était inexorable au cours des prochains siècles. " Les implications du réchauffement climatique dans des prochaines décennies pour notre économie industrielle, pour les réserves en eau, l'agriculture, la diversité biologique et même la géopolitique " sont massives, a prévenu pour sa part Achim Steiner, directeur du PNUE. " Dans notre vie quotidienne, nous prenons des mesures contre des dangers bien moins probables que le changement climatique, qui affectent le futur de nos enfants ", a-t-il rappelé.